La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

176 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

Bazire fait remarquer qu'en votant d'enthousiasme l’abolition de la royauté, la Convention vient de donner un exemple effrayant. Il regrette que cette question n'ait pas été discutée. — En effet elle en valait la peine. Et plus encore une autre dont Bazire ne parlait pas et qui fut votée éxalement sans débat, à savoir, que la constitution serait soumise à l'approbation du peuple.

22 septembre. — Une lettre de Dumouriez, communiquée par le ministre de la Guerre, apprend à l'Assemblée ce que nous appelons aujourd’hui la bataille de Valmy. Dumouriez s'explique là-dessus assez simplement. « Hier, dit-il, après une attaque de huit heures sur le corps de Kellermann, campé sur les hauteurs de Valmy, les Prussiens, après avoir beaucoup perdu, ont continué leur marche par ma gauche. Ils sont suivis de la colonne des Hessois et des émigrés qui passeront devant nous aujourd’hui. Je vais les serrer de près et suivre leurs mouvements avec l’armée entière qui est très animée. — Je suivrai les ennemis dans leur marche: si elle se dirige sur Reims, je les serrerai de près. » Après cela, Dumouriez se déclare satisfait de son armée « dont il est obligé de retenir le zèle ». D'après Dumouriez, l'ennemi continuerait done sa marche en avant, en dépit de Valmy. Cette lettre ne cause qu’une faible émotion dans l’Assemblée; on n’y entenü exprimer d'une facon vive, d’un ton décidé, ni l'espoir ni la crainte”.

Billaud demande que, « à partir d'hier, on date les actes l'an premier de la République Française ». Salle propose que l'on continue à dater l'an quatrième de la liberté; parce qu'en 1789 la France a commencé d'être libre : « N'oublions pas, dit-il, la prise de la Bastille ». — Un membre appuie : €N’oublions pas l'époque où les premiers députés de la France proclamèrent les droits de l'homme »; — mais un autre

1. Une lettre de Kellerman donne un peu plus de détails sur l'affaire de Valmy.