La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 177

membre s’écrie : « Nous n’étions pas libres sous un roi; nous ne pouvions pas l'être ». — Je ne discuterai pas la question, . si on peut être libre avec un roi. Je remarquerai seulement que, libérés d’un roi, il se peut qu’on ne soit pas encore libres. Pour mon compte, je l'avoue, je me trouverais quelque peu emprisonné sous un régime tel que celui de la Commune; il me semble évident que de 1789 à 1792 (mois d'août) on fut plus libre à Paris avec Louis XVI qu'après le 10 août avec la Commune. Cependant, il faut en convenir, la plupart des politiciens de l’époque crurent que la liberté consistait absolument à n'avoir pas de roi, ou feignirent de le croire. Le curieux c’est que ces gens, qui disent avoir été, esclaves sous Louis XVI, ne se sont douté de leur esclavage que le lendemain de la chute du roi.

La Convention est amenée à s'occuper de troubles graves qui ont eu lieu à Orléans et qui remontent déjà à quelques jours.

Le 1% septembre, à Orléans, le peuple, pour punir de prétendus accaparements, massacre d’abord un marchand de blé et pille des magasins de farine. La Municipalité appelle la Garde nationale, elle fait charger les canons devant le peuple, mais cède à la demande du peuple qui veut qu’on taxe le blé. En reconnaissance, les émeutiers se portent à la place du Martroy et y pillent deux maisons. On recharge les canons. Un imprudent met le feu à un caisson, ce qui fait partir un canon; huit gardes nationaux, défenseurs de l’ordre, sont tués. La nuit arrive. Les émeutiers en profitent pour commettre des meurtres et brüler des maisons: La Municipalité, le lendemain, essaye de ramener le calme, en baissant le prix du blé. Les incendies et les pillages continuent. La Municipalité se décide alors à planter sur la maison com-

mune le drapeau rouge, signe que la loi martiale est procla

mée. Maintenant, 22 septembre, —un peu tard, — voici qu’arrive à la Convention une députation qui prétend exprimer le

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