La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 183

Je service militaire et qui le fassent avec une constante régularité. Une troupe soldée peut seule atteindre à ce but. » Cette fois Roland parle raison. S'il a des illusions, ce n'est pas sur la Garde nationale de Paris, sur son aptitude à remplir un rôle indispensable dans tout état bien gouverné, le rôle d’une force toujours disponible et disposée à réprimer les mouvements populaires, les émeutes effectives; une force qui fasse plus encore, qui éloigne des citoyens tranquilles l'idée que la tranquillité peut être sérieusement troublée, qui inspire une solide confiance dans la durée de l’ordre, non seulement aux Parisiens directement intéressés, mais aux Provinciaux peut-être plus prompts aux alarmes, parce qu’ils sont moins bien informés.

24 septembre. — Une lettre de Roland rappelle les exécutions populaires qui ont nouvellement eu lieu à Châlonssur-Marne : « Il faut que des lois convenables aux circonstances viennent réprimer les excès auxquels l'inquiétude porte des âmes trop ardentes ». — C'est qualifier ces âmes bien faiblement, ce semble, que de les qualifier de trop ardentes.

Kersaint monte à la tribune. Il demande qu’une loi soit portée contre ceux qui provoquent à l'assassinat; qu'on nomme séance tenante quatre commissaires pour examiner la situation du royaume et celle de la capitale, et pour présenter les mesures nécessaires à la tranquillité publique.

Basire : « Et moi aussi je réprouve les meurtres et les assassinats qui déshonorent la France depuis le 10 août. Mais j'observe que la France est encore en état de crise et de révolution, et que le peuple devait prendre des mesures vigoureuses. » — Basire ne réprouve pas du tout, puisque, se reprenant, il qualifie ces meurtres de mesures vigoureuses, prises avec raison par le peuple; et c'est là sa véritable pensée, car Basire ajoute :

« D'ailleurs on exagère les maux de la patrie. Il est vrai qu'une foule de citoyens suspects sont poursuivis et arrêtés