La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

182 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

Pour en finir avec ces troubles d'Orléans, disons maintenant que la Convention, se conformant à l'avis de Danton, avait nommé, le 22, trois commissaires chargés d’aller à Orléans rétablir la paix. Parmi ces trois commissaires figurait Thuriot et ce fut lui, le communaliste, qui, quelques jours après, au nom de ses collègues, rapporta à la Convention ce que la commission avait constaté et énonça son jugement. Ce rapport, en somme, innocenta la municipalité d'Orléans ; il absolvait la foule, naturellement; mais il ne condamnait aucun magistrat à perdre la tête; d’où il faut conclure que Danton s'était un peu pressé de parler de magistrats prévaricateurs. Quant au renouvellement de la municipalité, il se trouvait déjà décidé par le décret qui ordonnait le renouvellement général des administrations.

Reprenons notre séance. — Roland se présente pour rendre compte de son administration. De ce long rapport quelques passages, dans un chapitre intitulé De l'esprit public, sont seuls intéressants pour nous. « L'énergie du peuple, dit Roland, est extrême; avec elle on peut tout faire. La patrie est sauvée, si cette énergie se dirige au même but, si les

forces se réunissent. Cette réunion semble difficile en ce moment; une multitude de traîtres soufflent la discorde, sèment la défiance... Le grand moyen pour réunir tous les esprits, la Convention l’a saisi en proclamant la République. Ce mot sera le signal de l'alliance des amis de la patrie, la terreur de tous les traitres. » — Pauvre Roland, quelle illusion! — Passons vite à la fin du rapport qui contient au moins une idée précise. « La Convention, investie de la confiance du peuple, pourrait tout si l’on était dans un temps ordinaire, mais celui où nous sommes n'est pas de cette classe. Autour de la Convention, Brunswick étend son influence. Il faut de la force; elle seule peut confondre les trahisons. Je crois donc que la Convention doit s'environner d'une force armée imposante; je crois que cette force doit être composée d'hommes qui n’aient d'autre destination que