La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 185

viennent de parler sans indulgence. Pour ceux qui menacent les prisonniers, alors, forcément. — « Je demande que vous fassiez une adresse aux Français. » — Pour leur dire quoi?

Sergent : « Ce qui doit faire cesser cette anarchie dont on se plaint, ce sont les décrets que vous avez déjà portés; c'est votre décret qui abolit la royauté. Le glaive de la loi n’a jusqu'ici frappé que sur la classe malheureuse du peuple! » __ Que vient faire ici la classe malheureuse du peuple?

Collot : « La Convention a déjà prouvé par ses mesures que son dessein est de maintenir l'ordre public; pour le rétablir entièrement, il suffit de la confiance réciproque du peuple et de la Convention nationale. On vous propose une loi de sang. » — Évidemment, puisqu'on veut empêcher le peuple de lyncher les gens. — « On vous rapportera toujours assez tôt une nouvelle loi martiale. Et sur quoi fonderiez-vous cette loi? Sur les plaintes irréfléchies contenues dans la lettre d'un ministre. Les lois existantes suffisent, et la preuve que les lois sont toujours en vigueur, c'est que le peuple se ferait justice lui-même si la loi ne la lui faisait pas! »

Voilà un argument que j'admire! On a dit que les exécutions populaires étaient contraires aux lois; il semble bien en effet que cela soit. Collot répond : Les lois sont si bien en vigueur, que le peuple se ferait justice lui-même, c’est-à-dire continuerait à faire ses exécutions, si la justice régulière ne les prévenait pas, en prenant sur elle de condamner à mort les personnes qu'accuse la voix incertaine des foules. Bref, Collot, Fabre, Tallien, Basire veulent qu’on continue à être compatissants pour les foules qui, de temps à autre, éprouvent le besoin de lyncher les gens.

Lanjuinais : « Il y a six mois qu'on demande un supplément au Code pénal pour effrayer les perturbateurs! Qui de vous ignore que les citoyens de Paris sont dans la stupeur de l’effroi. » Parfaitement : voyez le serment que les sections de Paris ont prêté avec entrain le 4 septembre.

Tallien : « Je demande à justifier les citoyens de Paris.