La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

186 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

Ils ne sont point dans la stupeur et quand cela serait, on n’est point pour cela coupable! » — Aussi Lanjuinais n’a-t-il pas dit que les Parisiens fussent coupables.

Lanjuinais : « Je souhaite que ce mot de stupeur ne soit pas plus vrai que je ne le désire; mais, à mon arrivée à Paris, j'ai frémi! Je conclus en un mot : il ne faut pas de lois contre les assassins, parce qu'il y en a déjà; mais il en faut contre ceux qui provoquent à l'assassinat. — (Quelques voix : Il y en a déjà!) — I n’y en à pas. J’appuie la proposition de Kersaint. »

Buzot : « Étranger aux révolutions de Paris, je suis arrivé dans la confiance que je retrouverais ici mon âme indépendante... Cependant des bruits défavorables, l’histoire des scènes de sang m'avaient aliéné... Si ces scènes avaient été retracées au fond de nos provinces dans leur horrible vérité, peut-être, législateurs, nos assemblées électorales vous auraient commandé d'aller siéger ailleurs. » — Ceci est la première parole d'une sévérité suffisante qui ait été prononcée dans la Convention sur les massacres. — «De quoi s'agit-il dans la proposition Kersaint? Il s’agit d'éclairer nos départements sur la situation actuelle et de la République, et de la capitale. La seconde partie est de savoir s'il existe des lois contre ceux qui provoquent au meurtre. Il en existe contre ceux qui provoquent à l’incendie; il n’y en a pas (chose illogique) contre ceux qui provoquent au meurtre. J'appuie ces deux demandes de Kersaint. Ce que je demande, en outre, c’est une force publique à laquelle participent tous les départements. Je demande que la Convention soit entourée d’une force tellement imposante que non seulement nous n’ayons rien à craindre, mais encore que nos départements soient bien assurés que nous n'avons rien à craindre. Croit-on nous rendre esclaves de certains députés de Paris? Je dis ce mot, il n’est pas trop fort. »

La Convention décrète : 1° qu’il sera nommé six commissaires, qui seront chargés de rendre compte de la situation