La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 207

ne songe à lui dire : « Votre placard n’est rien auprès de ce que vous auriez fait comme fonctionnaire public, comme magistrat de la Commune de Paris : niez-vous ou bien avouez-vous votre signature au bas de la pièce en question? » — De plusen plus étonnant : Vergniaud ne relève pas une circonstance qui valait bien cependant qu’on demandât une explication : « Comment se fait-il que cette pièce soit arrivée dans les départements stupéfaits sous le contreseing du ministre de la Justice. Ce ministre est présent, interrogeons-le. » Vergniaud ne dit pas cela, ni personne après lui. — Il y eut de la faute de Vergniaud; bien mauvaise idée que celle qui le prit de joindre brusquement, à l'affaire principale, le fait de Robespierre, sa calomnieuse accusation au sein du Conseil général. Déjà les esprits étaient détournés; un autre Girondin, Boileau, consomma la faute en partant sur Marat et entraînant l’Assemblée sur cette piste. La fin de la séance est misérable ; voilà Tallien qui crie : « Faisons trève à ces scandaleuses discussions; décrétons le salut de l'empire et laissons les individus ». Comme si les sottises et les crimes, qui perdent ou déshonorent les empires, pouvaient être discutés, sans toucher à des individus. Mais... de tout temps l'argument Tallien a été employé par les orateurs de tout parti, quand la discussion devenait pour eux gênante ou dangereuse : « Laissons-là les hommes, occupons-nous de l'intérêt général ». — Et la Convention passe à l’ordre.

Ces hommes, évidemment, ne sont pas des débatteurs, ils prennent une question, la tiennent en main quelque temps, la lâchent pour une autre, puis celle-ci pour une troisième, reviennent passagèrement à la première, etc. Ils n’en savent pousser aucune à fond, ils ne savent pas mener la discussion jusqu’au dégagement final des faits vérifiés. .

Encore un trait que j'oubliais : Comment personne n’a-t-il soulevé cette question : le Conseil général de la Commune a-t-il su ou a-t-il totalement ignoré l'écrit lancé par ses administrateurs? — Il appartenait à Vergniaud en particulier -de