La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

222 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

stancé, pour garder le silence, est une énigme curieuse, dont le mot, que je sache, n’a été donné nulle part. — Roland continue : « J'appelle en témoignage mes collègues inculpés avec moi ». En effet, on n’a pas assez remarqué que Danton, avant de s’en prendre au seul Roland, avait englobé dans le reproche de faiblesse tout le ministère, dans lequel Servan, un militaire, un officier, qui dans sa vie eut l’occasion de voir l'ennemi de plus près que Danton. — « Il est faux qu'aucun de nous ait ouvert l'avis de quitter Paris, mais ce qui était sage et nécessaire, c’est que nous avons traité la question de savoir si, dansle cas de l'approche des ennemis, il y aurait à prendre des mesures relatives au salut général; si la sortie de l’Assemblée, du trésor, du Pouvoir exécutif et du Roi même serait dans le nombre de ces mesures, et si le salut de Paris ne serait pas plus assuré par la sortie de ces objets, dont la dispersion ou l’envahissement devait être le but principal de l'ennemi. Assurément cette question méritait d'être examinée..…., Ceux-là calomnient le peuple de Paris qui croient que ce peuple aurait condamné à s’engloutir, dans une ruine commune avec lui, tous les moyens qui restaient encore dans son sein, pour sauver la France. Le peuple de Paris sait que l'État n'existe pas entièrement dans lui, qu'il peut même exister sans lui. Sans doute Paris a bien servi la liberté; c’est pour cela qu’il ne faut pas permettre que des aveugles ou des pouvoirs l'y étouffent ou l’enchaïnent au nom du peuple, qu'ils abuseraient. C’est pour cela que Paris doit se réduire à sa quatre-vingt-troisième partie d'influence ; car une influence plus étendue pourrait exciter des craintes; et rien ne serait plus nuisible à Paris que le mécontentement ou la défiance des départements... C’est pour cela qu'il ne faudrait pas souffrir qu'aucune députation, si nombreuse qu'elle fût, prétendit acquérir sur la Convention aucune espèce d’ascendant. C’est pour cela qu'il faut à la Convention une force armée qui n'appartienne ni à Paris ni à toute autre ville, mais à toute la République. Voilà les vérités qu'il faut dire;