La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 221

Revenons. La Convention décrète qu’il n’y a pas lieu de faire l'invitation proposée.

30 septembre. — Lettre de Roland au président de la Convention. Le discours de Danton avait fait prévoir une réponse de Roland; cette lettre l'apportait. Roland explique qu'ayant à opter entre les fonctions de ministre et le mandat de député, il opte pour le ministère. On a mis en doute son courage ; la Convention, en grande partie, lui a manifesté le désir qu’il restât au ministère; il y reste parce que le vœu de 83 départements est une loi nouvelle et supérieure à la volonté d’un département; il y reste parce qu'il y a des dangers. Roland fait de ces dangers un tableau, vrai au fond, dans ce style philosophique et vague qui est alors fort usité. Parmi ces dangers il y en a un de particulier, qui consiste dans l’existence d’un individu; Roland ne nomme pas Danton, il le caractérise. « Combien serait coupable l'individu, supérieur par sa force (?) ou ses talents, à cette horde insensée, qui voudrait la faire servir à ses desseins ambitieux; qui tantôt, avec l'air d’une indulgence magnanime, excuserait ses torts, adoucirait ses excès et tantôt s’élèverait adroitement contre elle, mais toujours la protégerait..….. On vous a dénoncé des projets de dictature et de triumvirat; ils ont existé... On m'a accusé de manquer de courage et porté au conseil l'avis de quitter Paris... Je demanderai où il y eut plus de courage, dans les jours lugubres qui suivirent le 2 septembre, à dénoncer les assassinats ou à protéger les assassins? » — Je renouvelle ici l'observation que j'ai faite à propos de la circulaire envoyée par le ministère de la Justice. Roland aurait dû quitter ce style vague qui lui faisait désigner un homme, sans le nommer, et rappeler un fait par allusion, au lieu de le préciser. Il aurait dû dire carrément : « Une circulaire est partie, etc. M. Danton nous doit à cet égard une explication ». Ce que ne faisait pas Roland, un autre Girondin aurait pu le faire. Le singulier accord de tous les adversaires de Danton en cette circon-