La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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teau des conspirateurs, nous demandons à continuer notre administration ou à rendre compte. Et en attendant nous demandons que la Convention nous mette sous la sauvegarde de la loi, que les membres du comité restent dépositaires de ces pièces. Il est des individus qui jouissent d’une grande populcrité et qui seront démasqués quand ces pièces seront connues. » — Tallien.: « Le compte que le comité de surveillance vient de vous rendre (?) a dù vous paraître à tous extrèmement important; vous avez aperçu le fil de toutes les intrigues qui se répandent jusque dans le Corps législatif ». — On n'a rien aperçu de tout cela. — « Le Conseil de la Commune a fait mettre les scellés sur les cartons du comité. Le Conseil a eu tort, selon moi. Il est vrai qu'il a dû demander au comité un compte d’administration, » — qui évidemment ne lui a pas été rendu, — « mais le comité possédait un dépôt précieux qui ne pouvait pas passer sans danger entre d’autres mains. Et c’est ici le cas de rendre justice à deux hommes calomniés, qui ont bien mérité de la patrie, qui l’ont sauvée peut-être; c'est Panis et Sergent. Ces deux hommes, depuis le 10 août, ont veillé nuit et jour sur ce dépôt, ont passé leurs jours et leurs nuits pour découvrir les conspirateurs. » — Voilà bien des choses en même temps. Évidemment, Tallien, vous connaissez ces hommes populaires; pourquoi ne les nommez-vous pas tout de suite? — Tallien continue : « Je demande que la Convention ordonne la levée des scellés, que le comité ait trois jours pour analyser le dépôt en question et que, pendant ces trois jours, il ait le droit de faire arrêter tous les hommes accusés ». — Des accusés que Tallien et les commissaires ont l’air de connaître tous, et qu’ils s’obstinent curieusement à ne pas nommer, en dépit de toutes les sommations! Rewbell (pas Girondin) observe : « Les commissaires ont parlé d’une liste et ne l'ont pas apportée. Ils devaient bien s'attendre qu’on la leur demanderait. C’est là un délit qu'ils ont commis. On vous a dénoncé une distribution d'argent,