La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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sacs à blé. Jusqu'à présent il n’est rien résulté de cet inven“taire, sinon la preuve évidente des trahisons du Roi. »

Lehardy demande que la Commission se borne à examiner les pièces relatives aux membres du Corps législatif; et qu'elle ne soit pas obligée à dresser l'inventaire inutile de 30000 pièces qui ne sont que des commérages et qui ne prouvent rien.

Biroteau : « Les dénonciateurs ne sont que des calomniateurs ; exemple : ils nous ont dénoncé une lettre de Roland — publiée déjà par Roland lui-même — et nous n'y avons trouvé que le langage d’un homme probe qui gémit des excès auxquels on entraine le peuple... Nous devons dire encore que nous avons trouvé des papiers qui prouvent l'innocence de plusieurs personnes massacrées dans les prisons. (Mouvement d'horreur dans l'Assemblée.) Les membres du comité qui avaient donné le mandat d'arrêt s'étaient trompés sur les noms et le comité de surveillance lui-même en est convaincu.

«Le comité, sommé par nous de donner les pièces à l'appui de ses dénonciations ne nous a remis que des lettres la plupart insignifiantes. Quelques-unes nous ont mis dans le cas de décerner des mandats d'amener, mais tous les interrogatoires que nous avons fait subir aux accusés n'ont servi qu'à prouver leur innocence et la calomnie, l’atroce méchanceté des membres du comité de surveillance. »

Plusieurs membres demandent qu’on fasse le procès des massacres de septembre. Un membre : « Il faut regagner l'estime de la nation, il faut la détromper; il faut qu’on sache que quelques scélérats ne sont point la nation et qu'ils vont être punis par elle. » — En voilà un qui s'avance beaucoup. Il connaît mal le tempérament du corps auquel il appartient.

Biroteau : « Il est temps que les factieux de Paris rentrent dans le néant. La royauté est abolie. Le peuple sait que nous sommes les ardents amis de la liberté. Le calme devrait renaitre, etc. » Quelques voix : « Les amis du peuple ne sont pas ceux qui lui conseillent de forcer la Convention »