La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

262 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

dents arrêtés, déclare qu’elle procédera à l’élection du maire par vote public (ou appel nominal). S'il a été porté par l’Assemblée nationale quelque décret contraire. (La section sait fort bien qu’il existe une loi contre le vote publie, loi que l’Assemblée actuelle a maintenue.) elle se réserve de prendre tel autre arrêté que sa sagesse lui dictera contre un pareil décret; déclare néanmoins qu’elle exécutera provisoirement le décret, dès qu'il lui aura été notifié. » Cette section prétend lutter par ses arrêtés contre les décrets de la Convention, elle l’annonce; puis tout de suite ajoute qu’elle s’inclinera provisoirement. Qu'est-ce que cette attitude? Au fond c’est une reculade; mais il y à bien aussi une intention assez claire de braver ou de menacer. Aussi cette manifestation ambiguë suscite-t-elle à la Convention un débat intéressant. Guadet voit là un acte net de rébellion; il demande le décret d’accusation contre Momoro, président de la section, et contre son secrétaire. Vergniaud, tout Girondin qu'il est, comme Guadet, fait valoir la promesse de se soumettre que contient l’arrêté de la section : « En l’état, dit-il, nous devons seulement mander à la barre le président et le secrétaire de la section ».

Dartigoeyte (Montagnard) estime que cette section est plus coupable qu'un général qui trahit. « Elle donne un exemple funeste aux autres sections. Elle lève l’étendard de la rébellion. Elle déclare que les lois ne sont plus à respecter, que chacun doit agir à son gré... Il est temps que vous mettiez un terme à cette licence. La Commune de Paris doit se soumettre, comme les autres Communes de la République. » Dartigoeyte propose le décret d'accusation contre le président et le secrétaire de la section.

Buzot : « Il est bien étonnant qu’une portion de cette ville, qui doit environner la Convention de sa confiance et de sa protection, soit prête à se mettre en insurrection contre elle. Vous en tirerez sans doute cette induction que, puisque les quatre-vingt-deux autres départements vous ont seuls conservé toute leur confiance, vous devez les avoir ici. »