La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 261

coupe-jarrets et les brigands qui troublent la tranquillité publique ». Voleur et chef de brigands, en effet, cela ressemble tout à fait à ce vieux rond-de-cuir qui s’appelle Roland!

Marat, qui ne se soucie aucunement de la vérité, qui semble ne pas saisir où la vraisemblance même cesse, croit-il ce qu’il dit? Quelquefois, sans doute, mais pas toujours. Je Juge de sa cervelle, d'ailleurs faible généralement, par certains de ses articles, et par des occasions où il sait très bien employer la ruse et même les ménagements voulus pour sa sécurité. Marat a des moments où il calomnie froidement, sachant ce qu’il fait, sachant qu'il peut porter quelque fou, encore plus fou que lui, à assassiner l’homme que lui, Marat, calomnie. Marat est un demi-fou méchant. Les médecins connaissent bien ce type qui, hélas! n’est pas très rare. Marat, c'est encore le mendiant qui demande humblement, mais qui, refusé, vous poursuit à coups de pierres. Si quelqu'un se récrie, je le renvoie pour l'exactitude de ma comparaison à la lettre de demande d'argent que Marat écrivit à Roland, puis à Philippe-Égalité. Le succès de Marat, qui a été grand, vaudrait d’être étudié dans un livre exprès. Ce livre nous révélerait bien des choses tristes sans doute, mais utiles à savoir sur la mentalité de notre pauvre espèce.

12 octobre. — Le secrétaire lit une lettre du Conseil général de la Commune d'Amiens. Cette lettre annonce qu'à la nouvelle du bombardement de Lille « tous leurs citoyens se sont présentés pour voler au secours de leurs frères et que ce n’est pas sans peine que le corps d'armée à été réduit à 800 hommes armés et équipés ». Il est bien entendu que ceci est en sus des volontaires qu'Amiens a fournis déjà pour son contingent.

Le secrétaire, peu après, donne lecture d’un arrêté de la section du Théâtre-Français (récemment dénommée de Marseille), la section de Marat, de Danton, des Cordeliers (quartier de l'Odéon) : « La section, persistant dans ses précé-