La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 33

quatre jurés (pour chacun des deux jurys, jury d'accusation, jury de jugement). ï |

Brissot fait remarquer au peuple : 1° Que l'information par le jury d'accusation sera faite sous les yeux du peuple. Que le directeur de ce jury est forcé de prononcer suivant l'avis du jury. 2° Que le jury de jugement prononce souverainement sur la question de fait et que les juges ne peuvent se prononcer que sur la peine. 3° Que l’Assemblée supprime le recours des accusés au tribunal de cassation. « I ne reste donc plus rien à désirer ni pour la célérité ni pour la justice. Sans doute on aurait pu trouver des formes encore plus rapides, mais elles’ appartiennent au despotisme seul... On vous à dit que les tyrans érigent des commissions et des chambres ardentes, et c’est précisément parce qu'ils se conduisent ainsi que vous devez abhorrer ces formes arbitraires. »

Il y avait dans ce projet une concession très grave (le 3 article), mais ce n’était pas l’avis de la Commune. En effet, le 17, voici venir un représentant de la Commune. Son allocution aux députés a le mérite de la plus entière clarté :

« Comme citoyen, dit-il, comme magistrat du peuple, je viens vous annoncer que ce soir, à minuit, le tocsin sonnera, la générale battra. Le peuple est las de n'être point vengé! Oraignez qu'il ne se fasse justice lui-méme. Je demande que sans désemparer vous décrétiez qu’il soit nommé un citoyen par chaque section pour former un tribunal criminel. Je demande que Louis XVI et Marie-Antoinette, si avides du sang du peuple, soient rassasiés en voyant couler celui de leurs infâmes satellites. » Le président accorde à la députation les honneurs de la séance (vous voyez les ménagements),

mais un montagnard, Choudieu, ne peut taireson indignation.

€ Il y a une proclamation de faite (celle de Brissot). Elle

est suffisante. Tous ceux qui viennent crier ici ne sont pas

les amis du peuple. Je veux qu’on l’éclaire, et non qu'on le

flatte. Si l’on ne veut pas obéir aux décrets de l'Assemblée 3