La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
4% LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS
a d’arracher à la Haute Cour d'Orléans les prévenus déférés au jugement de cette cour, et de faire amener ces prévenus à Paris. Il va mettre à obtenir cette translation, soit avec l'assentiment de l'Assemblée, soit contre son assentiment, une insistance, une opiniâtreté, un mépris de la légalité, qui étonnent. On ne voit pas que le résultat visé par la Commune fut d’une assez grande importance pour risquer à son OCCasion une rupture ouverte avec l’Assemblée. Mais justement peut-être, le Conseil voulut braver l'Assemblée rien que pour la braver, certain qu'il était de la vaincre sur une question où l'opinion publique s’était déjà fortement prononcée contre la cour d'Orléans.
Le 20 août, des commissaires de la Commune, accompagnés de quelques fédérés du Finistère, viennent à la barre de la Législative; ils demandent que tous les prisonniers prévenus d'accusation, qui sont dans les prisons d'Orléans, soient transférés à Paris.
L'orateur de la députation déclare : « Il est temps de prononcer la suppression de la Haute Cour nationale, afin que les criminels d'Orléans soient transférés à Paris, pour y subir le supplice dû à leurs forfaits. Si vous n'accordez pas cette demande, nous ne répondons plus de la vengeance du peuple » (murmures). Un grand nombre de membres : « A l’ordre! A l’ordre! » — L’orateur de la députation : « Vous nous avez entendus, et vous savez que l'insurrection est un devoir sacré! » — Un canonnier de la section du Finistère : « Le peuple ne dort pas; il veille toujours ; il s'aperçoit que la patrie est en danger; il veut sauver la patrie. Nous voulons une vengeance prompte, non par les formes anciennes, mais par une cour martiale. » Le président, Delacroix, répond : « L'Assemblée connaît les droits sacrés du peuple, mais elle connait aussi ses devoirs. jamais une section ne lui fera
1. La Haute Cour d'Orléans avait été créée pour juger les crimes de haute
trahison. À ce moment elle instruisait le procès des ministres de Louis XVI, mis en accusation par l’Assemblée législative.