La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 45

oublier ce qu'elle doit à toutes. Ni les menaces ni les dangers ne pourront nous détourner; ils ne produiront jamais sur les représentants de la nation française d'autre effet que de les résigner à mourir à leur poste. » Tous les membres de l'Assemblée se lèvent à la fois et disent en levant la main : «Oui, Oui! Nous le jurons! » — Delacroix : « Ce n’est pas à nous qu'il appartient de changer la constitution; la Convention seule pourra prononcer la suspension de la Haute Cour nationale... Quant à nous, nous avons fait notre devoir, et nous le remplirons jusqu’au dernier moment de notre session. gi notre mort est une dernière preuve nécessaire de notre dévouement à la patrie, le peuple, de l’effervescence duquel vous nous menacez, peut disposer de notre vie. » (Tous les membres le jurent encore.) — Delacroix continue : « Organe de l'Assemblée nationale, interprète de ses sentiments, j'ai dù les faire connaître. Vous pouvez les reporter à vos commettants. » L'orateur de la députation : « Nous dirons que le peuple ne craint pas non plus la mort! » — Il ne paraît pas, pour le moment, qu'il en soit menacé! — Un grand nombre de membres : « L'ordre du jour! » — Bazire : « Messieurs, pour faire connaître à la France entière que nous avons été libres, notamment depuis le 10 août, pour lui faire connaître que le peuple de Paris a été calomnié par des intrigants' (de qui parle-t-il, de la Commune ou des Girondins?), je demande que l'Assemblée ordonne l’impression et l'envoi aux 83 départements de la pétition et de la réponse de M. le Président. » __ Un inconscient que ce Bazire, s’il s'imagine que le langage tenu par l’orateur de la Commune aux députés de la France aurait du succès dans les provinces! — Choudieu : « Je demande qu’on passe à l’ordre du jour sur ce que des menaces indécentes ne forceront jamais l’Assemblée à délibérer ».

25 août 1792. — Une députation de la section des Gobelins

1. Nous voyons apparaitre au Corps législatif pour la première fois une affirmaiion qui va se répéler avec une sorle de vogue : « Le peuple de Paris est calomnié par des intrigants ».

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