La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
46 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS
est admise à la barre. — L’orateur désavoue les expressions peu mesurées dont s’est servi (le 20) un pétitionnaire chargé de porter la parole en leur nom; et il jure de maintenir le respect dû aux représentants. Mais « il renouvelle à l’Assemblée la même pétition et demande que, vu la lenteur de la cour d'Orléans, ses prisonniers soient enfin amenés à Paris pour y être incessamment jugés ». Ce même jour, Gensonné, au nom de la commission des 12, présente un projet de décret sur la Haute Cour nationale. — Gensonné déclare que le texte de la loi qui organise la Haute Cour, permet ou impose des lenteurs extrêmes à sa procédure. Il indique en conséquence les articles à reviser. Quant à supprimer la Haute Cour, il prouve que cela n'aurait pas pour effet d'accélérer le jugement. « D'ailleurs des considérations d’un ordre majeur ne nous ont pas permis de nous arrêter à cette idée : Le tribunal de la Haute Cour appartient à la nation entière; vous ne pouvez pas, sans violer la souverainelé du peuple, priver la plupart des départements du concours à l'exercice de cette souveraineté. Vous ne pouvez pas attribuer à des jurés d’une seule commune des pouvoirs réservés à des jurés investis de ceux de la nation entière. Vous avez juré l'égalité des droits, et cette précieuse égalité, vous devez la maintenir, non seulement d’individu à individu, mais entre foules les sections de l'Empire. — On vous a parlé du vœu de la Commune de Paris; on a voulu enchaïîner votre opinion par la terreur, par les menaces! Messieurs, on ne vous à pas exprimé le vœu de la Commune de Paris; on a calomnié le peuple en lui prétant ce langage. Ne pensez pas qu'il puisse oublier un seul instant le lien de fraternité, qui l’unit à toutes les sections de l'Empire, et cesser de se rallier à l’expression de la volonté générale! »
Je ne vois pas avec quels arguments on pourrait détruire la théorie énoncée par Gensonné. Après cela, Gensonné relève l'accusation portée contre la Gironde', et la renvoie à
1, L'accusation de calomnier Paris.