La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. f

saires de la Commune viennent d'entrer. L’un d'eux lit la proclamation susdite :

« Citoyens, l'ennemi est aux portes de Paris... Verdun ne peut tenir que huit jours. Les citoyens qui le défendent ont juré de mourir plutôt que de se rendre. C’est vous dire qu'ils vous font un rempart de leur corps; il est de votre devoir de voler à leur secours. Citoyens, marchez à l'instant sous vos drapeaux. Allons nous réunir au Champ de Mars. Qu'’une armée de 60 000 hommes se forme à l'instant. Allons expirer sous les coups de l'ennemi ou l’exterminer sous les nôtres. » (Vifs applaudisséments.)

S'imaginer qu'on pourra réunir au Champ de Mars 60 000 hommes enlevés le jour même à leurs professions diverses, à leurs ateliers, à leurs boutiques, à leurs familles, les faire camper une nuit, les faire partir le lendemain, armés bien ou mal, plutôt mal, pas instruits, pas commandés, et, sous huit jours, présenter cette cohue au combat, comme une armée capable d’expirer sous les coups de l'ennemi, ou de l'exterminer, c’est faire montre d’une magnifique ignorance en fait des choses de guerre! —- Aussi bien rien de tout cela ne fut réalisé.

Vergniaud répond àla députation. « Je reconnais le courage de Paris à la démarche qu'il vient de faire, et maintenant on peut dire que la patrie est sauvée ! » — En ce cas le salut de la patrie n’a pas coùté beaucoup d'efforts et encore moins de temps. — « Depuis quelques jours l'ennemi faisait des progrès et nous n'avions qu'une crainte, c'est que les citoyens de Paris se montrassent, par un zèle mal entendu, plus occupés à faire des motions et des pétitions qu’à repousser les ennemis extérieurs. » — Ce reproche paraît avoir été mérité. — « Aujourd'hui ils ont connu les vrais dangers de la patrie. Nous ne craignons plus rien! Il paraît que le plan des ennemis est de se porter sur Paris, en laissant derrière eux les places fortes et les armées; or cette marche sera de leur part la plus insigne folie, si Paris exécute les grands