La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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plans qu'il a conçus. — (Les levées extraordinaires qu'il annonce et les travaux projetés au camp sous Paris.) — « En effet, quand ces hordes étrangères s’avanceront, nos armées, qui ne seront pas assez fortes pour les attaquer, le seront assez pour les suivre, les harceler, leur couper les communications... Si la brave armée parisienne les prend en tête, cernées qu'elles seront par les bataillons qui les auront suivies, elles seront dévorées par cette terre qu’elles auront profanée. — Mais au milieu de ses espérances flatteuses, il est une réflexion qu'il ne faut pas dissimuler : nos ennemis ont un grand moyen sur lequel ils comptent beaucoup, c’est celui des terreurs paniques. Cependant pourquoi les remparts qui sont sous les murs de Paris ne sont-ils pas plus avancés ? Où sont les bêches, les pioches qui ont élevé l’autel de la Fédération et nivelé le Champ de Mars? Vous avez manifesté une grande ardeur pour les fêtes, sans doute vous n'en aurez pas moins pour les combats? Vous avez chanté, célébré la liberté, il faut la défendre! Il n’est plus temps de discourir; il faut piocher la fosse de nos ennemis (c’est-à-dire travailler vivement au camp) ou chaque pas qu’ils font, pioche la nôtre! » Unanimes applaudissements.

Le plan de campagne esquissé ici par Vergniaud, dont la compétence militaire était fort douteuse, peut sembler quelque peu chimérique; cependant, c'est celui-là même sur lequel Dumouriez fondait ses espérances en ce moment. Ce plan n’a pas été mis à l'épreuve.

L'orateur de la Commune avait averti l’Assemblée que le tocsin allait être sonné, la générale battue pour réunir les citoyens au Champ de Mars; Danton monte à la tribune et prononce l'allocution suivante.

« Il est bien satisfaisant, Messieurs, pour les ministres d'un peuple libre, d'avoir à lui annoncer que la patrie va étre sauvée! Tout s'émeut, tout s’ébranle, tout brüle de combattre... Une partie du peuple va se porter aux frontières, une autre va creuser des retranchements, et la troisième,