La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 85

absurdité évidente. Mais alors, à quel parti songeaient-ils? Au parti girondin, évidemment; à ce parti dont précisément ils dénonçaient tous les jours, depuis longtemps déjà, la toutepuissance corruptrice. En parlant d’un parti puissant à cette heure-là, ils n'avaient pas besoin d’en nommer les chefs, pas besoin de prononcer les noms de Brissot, Vergniaud, ete., et peut-être bien que ce jour-là Robespierre ne prononça pas effectivement ces noms, mais il désigna suffisamment les personnes; le public ne devait pas s'y tromper. Et ce qui tranche la question, c’est qu'en effet, il ne s’y trompa pas, comme je le prouverai abondamment tout à l'heure.

Ce même soir du 2, la Commune (que ce soit son conseil général ou son comité de surveillance, peu importe), la Commune lance un mandat d’arrêt contre Roland, ministre de l'Intérieur. En même temps un groupe populaire envahit l'hôtel de Roland sous prétexte d'y trouver des armes (très commode prétexte et très usité dans ce temps-là); ne trouvant pas Roland qu'elle cherchait dans des intentions assez louches, cette troupe emmena, comme un sorte d'otage, un employé du ministère.

Le lendemain, 3, Roland écrivait à l’Assemblée légistative : « Hier, au sein même de la maison commune, on dénonçait les ministres, vaguement quant au fond, parce qu’on manque de sujets de reproches : mais avec cette chaleur, cette force d'assertion qui frappe l'imagination, qui la séduit un moment, qui égare et détruit la confiance sans laquelle un homme en place ne doit pas y rester dans un gouvernement Hire)

Le 3 septembre, Brissot publiait une lettre à ses concitoyens, où il disait : « Hier, dimanche, on m'a dénoncé à la Commune de Paris ainsi que partie des députés de la Gironde et d’autres hommes aussi vertueux (c’est comme s’il nommait Roland). On nous accusait de vouloir livrer la France au duc de Brunswick... Une pareille dénonciation était bien propre à exciter l’imagination du peuple contre moi, et elle l’excite