La Presse libre selon les principes de 1789
LIBRE 15 plication de là seule peine alors en usage contre les délits de presse, la mort par le feu (Ordonnance de Moulins, 1566).
Mais, au siècle suivant, le cardinal de Richelien répara la funeste erreur d’un magistrat trop tolérant; grâce au prélat-ministre, les auteurs, imprimeurs et distributeurs d'ouvrages contraires à la religion et aux affaires de l'État, furent de nouveau condamnés à mourir (Édit. de 1626).
Vers 1728, les imprimeurs et. distributeurs d'ouvrages jugés criminels ne s’exposaient plus qu'à la marque,.au carcan, aux galères, sans compter, bien entendu, et la susie, et l'amende. et le retrait du brevet. Tant le progrès des mœurs était rapide sous la direction de nos despotes émancipateurs, comme pensaient vers 182% les docteurs de la philosophie de l’histoire !
Durant tout le dix-huitième siècle, l’imprimerie et la librairie demeurèrent soumises au pouvoir discrétionnaire, à l'arbitraire de l'Administration, ainsi dirait-on aujourd’hui. Les imprimeurs, assermentés et incorporés, durent soumettre tous les manuscrits À la censure, et ne purent en livrer aucun à la publicité sans l'insertion, à la première ou à la dernière page, des lettres de-privilége accordées par le roi, sans l’indication de leur nom et