La question de l'Adriatique
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de la Triple-Entente s’associèrent à sa protestatation (1).
Cette protestation avait, au point de vue diplomatique, un triple résultat : d’une part, elle brisait, entre les mains de la Grèce, les droits que les conversations d'octobre lui avaient assurés et que le temps commençait à consolider; d'autre part, en remettant en question l'occupation de l'Epire sans remettre en même temps en question l'occupation de Vallona, elle dissociait les deux problèmes, alors que le plus grand succès de M. Venizelos avait été de parvenir à les unir si étroitement qu'il ne paraissait pas possible de toucher à l’un sans toucher à l’autre et de chasser les Grecs d'Argyrocastro sans chasser le même jour les Italiens de Vallona; enfin, par un troisième résultat, elle déliait l'Italie de ses engagements et lui rendait pour
(4) « Le gouvernement italien est décidé à rappeler cet engagement (que l'occupation de l’Epire n'est que provisoire) au gouvernement d'Athènes pour la bonne raison qu'il entend laisser la future conférence de la paix arbitre du réglement définitif de la question albanaise. Le geste actuel du gouvernement grec en compromettrait la solution. On affirme de source officieuse que les puissances de la Triple-Entente sont d'accord sur ce point avec l'Italie, » (Dépêche de Milan, 24 avril 1915, publiée dans l’Eclair du 25 avril). — Le 4 mai, une dépêche adressée d'Athènes au Temps (publiée dans le numéro du 6 mai) annonçait que le gouvernement hellénique se résignait à ne pas laisser participer aux élections les Epirotes des terriloires occupés provisoirement.