La question du sel pendant la Révolution
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partie de la Basse-Normandie, habitée par environ 585,000 âmes, consommant 19 livres et demie par tête, soit 115,000 quintaux.
Dans chacune de ces six catégories de pays, le régime fiscal et le prix du sel étaient différents, variant de 2 à 16 sous la livre et, même à l’intérieur d’un même pays ces prix différaient du simple au quadruple. La conséquence en était, naturellement, une contrebande énorme, allant des endroits vendant le sel à meilleur marché vers ceux à prix plus élevé. Cette migration n’était contrecarrée que par les prix du transport et, surtout, par les mesures gouverrementales. Ces mesures gouvernementales étaient multiples, et d'autant plus impopulaires qu’elles n'étaient pas exercées dans l'intérêt de l'Etat, mais dans celui de compagnies financières. Nous retrouverons, lors des discussions de la Constituante, toutes ces mesures, variant d’une province à l’autre. Citons-en ici, le «sel de devoir », soit l'obligation d'acheter une certaine quantité de sel par tête de famille, avec défense de le revendre; l'obligation d'acheter du sel proportionnellement au nombre des cochons qu’on possède ! ; les défenses de faire servir certains sels à d’autres usages que ceux du «pot et de la salière » ; les difficultés de se procurer du sel pour les « grosses salaisons » ; le nombre restreint des débits de sel et leur ouverture mal commode ou irrégulière ; la défense de conserver chez soi des quantités de sel tant soit peu considérables ; le pouvoir très étendu des agents de la gabelle de pénétrer partout; les compétences énormes des tribunaux spéciaux ; etc., etc.
Il est vrai que la fraude était énorme et cela malgré toutes les sévérités des lois. Elle se faisait en grand, même à main armée et
niers royaux un quart de leur fabrication, d’où le nom de quart-bouillon conservé même après la transformation de cette redevance en un impôt en espèces. 1 Cf. VoLTAIRE. Les Finances (1775). « Je suis, dit inconnu, dans les fermes nouvelles, Le royal directeur des aides et gabelles . Voici votre mémoire:
Tant pour le sel marin duquel nous présumons
Que vous devez garnir vos savoureux jambons.
Vous ne l’avez point pris, et vous deviez le prendre.
Je ne suis point méchant, et j’ai l’âme assez tendre.
Composons, s’il vous plaît. Payez dans ce moment Deux mille écus tournois par accommodement. »