La question du sel pendant la Révolution
ou
sauniers exercés trouvent la combinaison complète et propre à donner un bon sel. »
L'exploitation des salines était beaucoup plus compliquée; elle variait d’un endroit à l’autre. Cependant la description que donne Nicolas? de la Manière de faire le sel à Château-Salins est assez caractéristique pour que nous la reproduisions ici, sans entrer dans d’autres détails, que les intéressés trouverons en des ouvrages spéciaux modernes, tels ceux de Prinet* et de Boyé“.
MANIÈRE DE FAIRE LE SEL À CHATEAU-SALINS
L'eau sortant de sa source est conduite (au moyen de deux machines hydrauliques) dans de grandes chaudières ou poèles construites en plaques de tôles, jointes les unes aux autres au moyen de clous rivés. Elles ont environ 22 pieds de longueur, 20 de largeur et 20 pouces de hauteur. La partie supérieure de leurs fonds est hérissée de zappes ou crochets en anses de paniers, ainsi que de grosses barres de fer fixées à des pièces de bois dites bourbons; ces barres portent le nom de {yrans. Une seule poëèle est garnie de 140 happes et d'autant de tyrans qui ont quatre à cinq pieds de longueur. Chaque poèle est également recouverte de 12 pièces de bois d’environ un pied d’écarrissage, et servent à
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fixer les tyrans destinés à soutenir le fond des poëèles. Ces pièces de bois sont soutenues, dans certaines salines, par des dés de pierre, à plusieurs pieds d’élévation de ja surface de la chaudière,
1 Voici, d'après une planche conservée aux Archives nationales (F3/1003) les outils dont se servaient les sauniers :
Le mail ou baloir, trapèze en bois, muni d’un long manche ;
La pelle, en bois, à long manche;
La ferrée, bèche droite en fer à tranchant inférieur concave ;
La boguelle, pelle en bois, oblique dans le bas ;
La pallette, en bois ;
Le rouable, assez grande planche rectangulaire en bois, à long manche ;
Le simossy ou estelle, même instrument que le rouable, mais plus petit;
Le surucon, plaque de fer percée de petits trous, épaissie en haut, tranchante en bas, recourbée concavement, munie d’un manche en bois;
Le songuère, planchettes de bois, munies de poignées (grattoirs ?).
Le panier ou porte-sel, en osier, de forme oblongue.
? NICOLAS. Mémoire sur les salines de la République. Nancy, s. à. p. 10 sqs.
$ Max PRINET. L'industrie du sel en Franche-Comté avant la conquête frangaîse, Besançon, 1900, p. 156-196.
4 PIERRE BOYÉ. Les salines et le sel en Lorraine au XVIIT® siècle, Nancy, 1904, p. 6-15.