La question du sel pendant la Révolution

LE TROP EL

et, dans d’autres, elles posent seulement sur les bords des dites chaudières. Chaque poèle a aussi son poèlon placé à son extrémité. Ses dimensions sont telles qu’il ne peut contenir que la cinquième partie des poèles. Le poèlon ne reçoit que l'excédent de la chaleur qu’on fait éprouver aux poèles, et après que celles-ci en ont reçu la première action du feu.

Les fourneaux ont la même forme que les chaudières, ils ont un vaste cendrier qui s'ouvre dans l'atelier même, il sert à l’introduction de l’air dans les fourneaux, et à recueillir les braises et les cendres qui y tombent pendant la combustion.

Ces fourneaux ont aussi de grandes portes de fer qui leur servent de bouches pour jeter le bois sur la grille.

Les grilles sont composées de trois pièces crénelées de fonte, qui supportent quinze ou seize autres pièces de même matière, d’une forme triangulaire, de 8 pieds de longueur et d'environ quatre pouces sur chaque face. Ces grilles sont placées au centre des fourneaux, en sorte qu’elle se trouvent éloignées de près de six pieds de leur bouche.

On a également pratiqué deux petites ouvertures à chaque côté de la bouche du foyer; ces ouvertures sont garnies de leurs portes, et servent à examiner le fond de la poèle, et à indiquer les coulées qui pourraient se faire. Les chaudières et le poèlon reposent de trois ou quatre pouces sur les bords supérieurs des fourneaux, et sont lutées, tout au tour, avec un mortier fait en sable et chaux, et une certaine quantité de crasses salées.

Au fond des fourneaux et vis-à-vis la porte du foyer, on a pratiqué deux ouvertures qui communiquent sous le poèlon et servent de canaux de chaleur; la fumée s’évacue ensuite par une cheminée pratiquée à l'extrémité de ce poëlon.

Quand on veut former le sel, on fait couler l’eau salée dans ces deux vaisseaux; et quand leurs fonds en sont recouverts de trois à quatres pouces, on allume le feu dessous, pour faire entrer l'eau en ébullition, on diminue ensuite l'écoulement, de telle manière qu’elle puisse non seulement remplacer celle qui s’évapore, mais aussi qu’elle parvienne insensiblement à remplir les vaisseaux évaporatoires, sans suspendre l’ébulition. Cette première opération dure environ huit heures; on ferme alors les robinets et on continue l’action du feu.

Lorsque l’eau contenue dans la poèle commence à entrer en ébullition, elle se recouvre d’une écume d’un vert noirâtre, qu’on a