La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

LE CONSEIL DES ANCIENS 107

il dira: « Si l’on me demande quelle est, dans mon système, la garantie de la liberté, je répondrai : la guillotine ! »

IV

Les combinaisons par où l’on tentait plus ou moins sincèrement de réduire l’omnipotence législative attestaient que le régime unitaire n'avait pas satisfait les esprits.

Il appartenait à la Terreur d’en dénoncer le vice suprême. À condition de ne pas évoquer le « spectre » de la monarchie, de n’éveiller ni la haine de l’aristocratie, ni la crainte du fédéralisme, on pouvait dès lors tenter de créer une seconde Chambre, et d'y dédoubler l’Assemblée unique, à défaut d'y établir un véritable corps intermédiaire. L’instauration d’un pouvoir imposant n'était d’ailleurs pas pour déplaire aux politiciens héroïques ; et, bien que la prétention commune fût encore de faire œuvre générale, dominant le temps et l’espace, la Constitution de l’an If, par ailleurs pratique etsagace, dédiera à la mode du temps le Conseil des Anciens.

A s'inspirer des civilisations disparues, la Convention se dédommage de ne pouvoir retourner à la nature. « Les Anciens des Hébreux, les Gérontes de Sparte, le Sénat de Rome et l’étymologie même de notre mot Seigneur, montrent combien autrefois la vieillesse étoit respec-