La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

108 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

tée » avait écrit Rousseau (1). Saint-Just, son disciple, a fait déjà, en conséquence, de la vieillesse, une véritable institution politique (2). Sans doute, l'Angleterre a des libertés, mais c’est une croyance commune que « les Anglais ne sont plus dignes de leur liberté. » Dès

(1) Discours sur l’Origine et les fondemens de l'inégalité, édit. d'Amsterdam 1755, p. 163.

(2) Onzième fragment. — Des vieillards, etc. : « Les hommes qui auront toujours vécu sans reproche porteront une écharpe blanche à soixante ans. Ils se présenteront à cet effet dans le temple le jour de la fête de la vieillesse au jugement de leurs concitoyens ; et si personne ne les accuse, ils prendront lécharpe. « Le respect de la vieillesse est un culte dans notre patrie, Un homme de lécharpe blanche ne peut être condamné qu'à l'exil.

« Les vieillards qui portent lécharpe blanche doivent censurer dans les temples la vie privée des fonctionnaires et des jeunes hommes qui ont moins de vingt et un ans.

« Le plus vieux d’une commune est tenu de se montrer dans les temples tous les dix jours et d'exprimer son opinion sur la conduite des fonctionnaires... »

Le chapitre des Troubles publics est encore plus significatif :

(« ARTICLE PREMIER. — Les communes éliront tous les deux ans, lors du renouvellement des Législatures, six vieillards recommandables par leurs vertus, dont les fonctions seront d’apaiser les séditions.

« Arr, 2 — Ces vieillards sont décorés d’une écharpe tricolore et d’un panache blanc; lorsqu'ils apparaissent revêtus de leurs attributs, le peuple garde le silence et arrête quiconque