La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

LE CONSEIL DES ANCIENS 117

Ces conditions diverses ont pour cause des fonctions diverses. Le Conseil des Anciens n’a ni droit d'initiative ni droit d’amendement. Il ne peut qu'approuver ou rejeter les résolutions des Cmq-Cents. Mais les lois n'existent que par son approbation. Il est chargé de maintenir les droits du peuple, de conserver la liberté ; son rôle est essentiellement modérateur ; il a pour devise La Constitution, toute la Constitution, rien que la Constitution (Daunou).

On sait comment il s’acquitta de ce devoir. Cornudet prenant la parole au nom de la commission formée dans le comité secret du Conseil des Anciens, le 19 brumaire, à Saint-Cloud, s'écrie : « Le Conseil des Anciens reste donc la providence de la nation! I est, par le fait, toute la représentation nationale ». Et le ministre de la police générale, annonçant le lendemain le dessein de donner à la République une force et une fraicheur nouvelles, témoigne : « la Sagesse nationale, le Conseil des Anciens, en à conçu la pensée et en a manifesté la volonté. » Or les ‘Anciens n’ont jamais su qu'obéir aux Cinq-Cents, au Directoire, à Sieyès ; et, quand ils renversent la Constitution qu'ils ont mission de garder, ils ne suivent pas leur pensée, n'accomplissent pas leur volonté, mais s’abandonnent. On a dit que la Constitution de fructidor n’était pas assez souple. Maïs, las déjà de tant de luttes et de divisions, les hommes chargés de la conserver l’étaient trop.

Puis, si l’on avait eu raison de donner aux deux as-