La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

12% LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

« Ne voyez-vous pas combien de députés désireront « secreltement celle récompense tout à fait républi« caine d’ailleurs, puisqu'elle offre une pâture morale « et saine à des appétits, à des sentimens bons en « eux-mêmes, mais susceptibles d’être dépravés s'ils « restent abandonnés sans attrait et sans guides à des « directions ambitieuses ? »

Berlier, au nom du comité des Onze, signale ce projet comme « rattachant tout à l'amour de la Constitution par l'espoir d'une honorable retraite »; Eschassériaux estime qu'il offre aux législateurs «€ un encou‘agement à la vertu, et, après qu'ils ont terminé leur carrière, leur présente un repos glorieux et une douce récompense à leur sagesse. »

C'est ce jury, rejeté par la Convention, que Sieyès tient en réserve et prétendra imposer aux commissions législatives des Anciens, des Cinq-Cents, et à Bonaparte.

Le texte qu'il leur présente, nous ne le tenons plus, cette fois, de Sieyès lui-même : il ne crut pas devoir prendre la peine, qui était extrème pour lui, de rédiger les nouvelles vaticinations de son génie «€ profond et analytique ». I fallut que son collègue Boulay (de la Meurthe) recueillit ses confidences et donnât à la conception générale de ces syllogismes enchaînés, la forme d'un corps de doctrines et d’un discours constitutionnel. La Théorie constitutionnelle de Sieyès, extraite des M6moires inédits de M. de Boulay de la Meurthe, qui parut à Paris au mois d'août 1856, est, avec quelques pages d’une autorité contestable des Mémoires de Lucien