La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

158 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

même on peut croire qu'en janvier 1803 (nivôse an XI), préoceupé de la fragilité de la paix d'Amiens (qui sera rompue quatre mois plus tard), ambitieux de reconquérir l'Egypte (le rapport Sébastiani très menaçant pour la paix a été publié le 30 janvier 1803), Bonaparte songe à recourir au même moyen. — Les représentants délégués à l’intérieur sont bientôt, après leur création, chargés de missions plus étendues : toute la politique leur est soumise et leur pouvoir va jusqu’à reconstituer des administrations, casser des jugements, réprimer la contre-révolution et le fédéralisme. Ils sont tenus d'adresser chaque semaine un rapport à la Convention et chaque jour au Comité de Salut publie. De même les sénateurs à sénatoreries doiventenvoyer directement au premier consul des mémoires, dans certains cas, et durant leur séjour de trois mois dans leurs terres, tous les quinze jours. Ils sont chargés de surveiller les fonctionnaires. Les représentants pourvus de pouvoirs illimités, les destituent, les poursuivent. Ces sénateurs doivent porter leur attention sur les principes et l'influence des ecclésiastiques. C’est surtout contre les prêtres que s’acharnent les représentants de 1795, s’efforçant de « désoutaner les hommes noirs (1). » En 1793 comme

(4) Wallon. Les représentants du peuple en mission. Paris,

Voici, par exemple, les questions que Mallarmé pose aux administrateurs et agents nationaux de Thionville : « 4° En exécution de la loi du mois de mars (vieux style), des