La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

194 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

vante, voit dans les listes de notabilité « une noblesse toute organisée pour le moment où pourrait se réaliser son système d’hérédité en faveur du premier Consul » (1). Et Mathieu Dumas ne les combat que parce qu'« à une noblesse de la Révolution » il « préfére encore l’ancienne ! »

Le sénatus-consulte du 16 thermidor an X abolit, il est vrai, les listes et leur substitua les collèges électoraux. « Si les listes étaient à vie, ce serait la plus épouvantable aristocratie qui ait jamais existé », avait dit le premier Consul (2). Or, les membres des collèges sont

prise sur la nation, aucun moyen de lui parler, ni de connaitre son vœu. Il ne faut done pas renoncer aux listes avant d’y avoir substitué autre chose... Si les listes sont favorablement accueillies et si l’opinion les consacre, tant mieux. Il vaut peut-être mieux pour le gouvernement avoir affaire à cinq mille individus qu’à loute la nation...

Thibaudeau, Consulat, &. LL, p. 65.

(1) « L'hérédité, se disait-il, étant une fois adoptée pour la première magistrature, il la faudra pour toutes les autres. La nouvelle noblesse doit sortir du même œuf, »

Id. Ibid. Id.

(2) « Tous les pouvoirs sont en l’air, ils ne reposent sur rien, Il faut établir leurs rapports avec le peuple; c'est ce que la constitution avait omis. Si les listes étaient à vie, ce serait la plus épouvantable aristocralie qui ait jamais existé ; si elles étaient temporaires, elles mellraient toute la nation en mouvement