La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

L'ARISTOCRATIE IMPÉRIALE 193 commande la limitation de celte étude à un objet plus spécial.

Cette aristocratie départementale, dont les limites quasi géométriques sont celles-là mêmes entre lesquelles la loi révolutionnaire a réparti le territoire, les listes de notabilité la préparent, les collèges départementaux la constituent.

« C'était une espèce d’aristocratie », dit Thibaudeau de ces listes, (destinée exclusivement aux emplois publies » (1). Etle premier Consul, tout en estimant l'institution mauvaise, absurde, (unenfantillage de l'idéologie », s’en était contenté provisoirement parce qu'il y trouvait un de ces appuis intermédiaires qui sont indispensables au gouvernement (2). Rœderer, qui les

(1) « Elle était réprouvée par l'opinion. On avait eu beaucoup de peine à lui donner une sorte d'organisation. C'était une religion mystérieuse avec un but secret, dont Rœderer était le grand-prêtre. Il l'avait encore embrouillée par ses règlements et ses instructions ; elle faisait le désespoir des préfets. »

Consulat, &. II, p. 69.

(2) Le premier Consul : « L'institution est mauvaise ; c’est un système absurde, un enfantillage de l'idéologie... cependant elle est dans [a constitution ; nous devons l'exécuter... D'ailleurs, le peuple ne peut rester sans aucune espèce d’organisation. Il vaut encore mieux en avoir une mauvaise, que de n’en avoir pas du tout ; car un peuple n’est pasorganisé parce que la constitution a créé des pouvoirs. 1! faut au gouvernement des appuis intermédiaires ; sans cela, un gouvernement n’a aucune

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