La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

LE SÉNAT ET L'EMPIRE VAINCU 211

Messieurs, dit Napoléon vaincu aux sénateurs qu'il délègue dans les subdivisions militaires. Annoncez que je vais conclure la paix, que je ne réclame plus le sang des Français pour mes projets, pour moi, comme on se plait à le dire, mais pour la France et pour l'intégrité des frontières... » Il y a 140 sénateurs : et on n'en pourra réunir que 64 environ (1) le 1% avril 1814. Quelques-uns sont «€ par leurs fonctions retenus auprès de Napoléon » ; d’autres ont suivi Marie-Louise. La plupart se terrent. « Comment puis-je savoir que la France désire la maison de Bourbon, a demandé l’Empereur Alexandre à Talleyrand. — Par une délibération, Sire, que je me charge de faire prendre au Sénat, et dont Votre Majesté verra immédiatement l'effet. — Vous en êtes sûr? — J'en réponds, Sire » (2). Déjà Grégoire à préparé dans les réunions de quelques sénateurs, chez Lambrecht, l'acte de déchéance ; le groupe, à mesure qu'arrivent, des camps, de fâcheuses nouvelles, s’est accru. Un scrupule pourtant : « L'Empereur déchu, comment le Sénat pourrait-il exister sans tête ? » Grégoire rassure le général Beurnouville : « Voilà bien quatorze ans qu'il existe sans cœur ». Et l'assemblée élit un gouvernement provisoire « chargé de pourvoir aux besoins de l’administration et de présenter au Sénat ES | NE RON NII) (1) 70 environ selon Thiers, t. XVIII, p. 656 et suiv. — 64

selon M. Henry Houssaye : 1814. (2) Talleyrand. Mémoires, t. IT, p. 164.