La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

218 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

une manière de faux Chateaubriand : « O France, Ô ma patrie, à mon roi, quel sera done notre avenir ? Toujours des traces de Jacobinisme ! Eh! quoi, il n'existe donc pas de colonies à peupler ? L'île d'Elbe est-elle done si étroite qu’elle ne puisse contenir ces restes impurs des factieux ?... » Si Louis XVIII accepte la Constitution sénatoriale du 6 avril, tout est à craindre pour ce monarque infortuné : « Ils l’assassineront aussi, les misérables ! » — Qu'on tente de justifier l'Empereur, c’est le Sénat qu'on accable (1). C'est lui qu’ « un homme impartial » diffame (2), que fouette « un Nicolas » (3) ; c’est ce Sénat « qui n’a pas même achevé sa besogne » (4) que Rougemaître, de Dieuze, chansonne sur l'air : Où s'en vont ces quis bergers ?

Que va faire Nicolas (Napoléon)

Loin de sa bonne ville ?

Il va rêver aux combats

Dans une petite île.

« Où sont done, dit-il, tous mes soldats Et mon Sénat docile ©? » (à)

(1) Bonaparte justifié aux dépens de qui il appartiendra ou la confession recueillie et publiée par À. C. Led... de Paris, auteur des « Eléphants détrônés et vétablis ». Paris, mai 4814. (Coll. Boulay. Les noms des sénateurs, indiqués par l’initiale et la pénultième lettres, ont été rétablis sur cet exemplaire.)

(2) Sur Napoléon et ses calomniateurs. — De la conduite du Sénat sous Bonaparte, par Lehodey de Saint-Chevreul (Ibid.):

(3) Nicolas l’avisé ou pas si bête ! (ibid.)

(4) Un mot au Sénat (ibid.)

(5) La vie de Nicolas, pot-pourri par M. C, J.R. (de D.). (Zbid. Le nom de l’auteur a été rétabli sur cet exemplaire.)