La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

LA CHAMBRE DES PAIRS 271

aux autres des inconvénients attachés aux prétentions de cette haute magistrature.

« Mais au moment dont je parle, on ne découvrit dans la pensée du Roi aucune trace de ces souvenirs anciens, aucune intention de les faire revivre, pas même l'apparence des regrets. Son séjour en Angleterre l’avait fort accoutumé à l’idée de s’accommoder d’une royauté constitutionnelle, et il s'était assoupli à ce point de trouver qu’on pouvait fort bien régner aux conditions imposées aux rois d'Angleterre.

« Dans ces dispositions, le Roi et les princes étaient peu touchés de ce que je pouvais dire pour évoquer les principes de l’ancien droit publie de la France, au moment de fonder l’ordre nouveau. J'avais l'air d’un rêveur où d’un idéologue, comme aurait dit Bonaparte. Il ne fut donc plus question que de nous traîner sur les vestiges de la Constitution anglaise louée par Montesquieu, admirée par Voltaire, expliquée par le Genevois Delolme, et inutilement présentée à l’Assemblée consütuante par Mounier, Lally-Tollendal et Malouët, 1} ne restait plus, pour éviter un plus grand mal, qu'à frapper cet acte nouveau de la plus forte empreinte des dogmes de notre ancienne monarchie, et je n’y fus pas élranger. » HAE mo À

IV

Le Catéchisme constitutionnel (1) donne de la Chambre des Pairs cette définition : « C’est une institution qui

(1) Morard, Catéchismeconstitutionnel où Instruction résumée sur la Charte et le nouveau droit public des Français depuis la Restauration. Paris 1829, 3° édit., p. 44.