La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

284 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

les parvenus et les ci-devant. Vitrolles déjà, dans un projet archaïque de Composition de la Chambre des pairs qui échoua, avait dû tenir compte de « ceux à qui il plairait au Roi de reconnaître le titre héréditaire » de due « accordé par le dernier gouvernement » (1). Puis où trouver « deux ou trois cents familles distinguées entre toutes, par la considération publique qui s'attache à la fois à l’ancienneté, à la grandeur des noms et à la fortune qui permet d’en soutenir l'éclat? On ne les aurait pas trouvées avant la Révolution de 1789... Mais depuis la Révolution, la noblesse détruite, comme corps de l’État, l’est encore plus par la dispersion ou la ruine de leurs propriélés » (2). Rallié par nécessité au système anglais, du moins faisait-il observer que « la convenance de rattacher l'état nouveau à l'état

(4) « La Chambre haute comprendrait : 1° Les représentants des anciennes familles ducales par ordre de l'érection de leurs duchés ; 2° Ceux à qui il plairait au Roi de reconnaitre ce titre héréditaire accordé par le dernier gouvernement ; 3° Les personnes que le Roi voudrait honorer de cette dignité héréditaire ou à vie ; 4° Les archevêques et les cardinaux français ; 5° Les maréchaux de France ; 6° Les membres élus par les Assemblées de la noblesse, dont le nombre ne dépasserait pas 100; 7° Les pairs nommés directement par le Roi ou élus en nombre égal à ceux qui auraient été élus. Les pairs nommés par le Roi ou élus par la noblesse le seraient seulement à vie; mais le Roi pourrait accorder aux uns ou aux autres l’hérédité et des titres. »

Vitrolles. Mémoires, 1884, t. IL, p. 234 et suiv.

(2) Zbid., t. IL, p. 265 et suiv.