La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

CONTRASTES ET INCONSISTANCE 287

vingt-quatre sénateurs (dont quatre maréchaux) (1) ; six généraux de l’Empire (2); six officiers généraux de l'ancien régime (3).

La Chambre des pairs se trouvait ainsi composée d'une manière que Marmont, lui-même, n'hésitait pas à reconnaître ( systématique et raisonnable » ; tout au plus y déplorait-il l'oubli de Masséna (4).

Mais ce partage des sièges une fois établi, il fallait encore déterminer le partage des influences et assurer, avec leur intégrité, l'harmonie de tant de contrastes.

« Ce n’était pas l’entourage le mieux choisi pour un « trône qui tàchait de se relever d’un long abaissement, « dit Mollien, que cette noblesse divisée en trois classes « aussi distinctes que son origine. La première classe « s'était trop bien trouvée des temps antérieurs à la « Révolution pour ne pas conserver des tendances à « y revenir ; ce n’eût été pour elle qu'obéir à l’instinet « de sa nature ; elle en était soupçonnée du moins, et « c'était assez pour exciter la méfiance; la troisième,

vingt maréchaux, six seulement restaient en dehors de la Chambre des pairs: Brune, Davoust, Jourdan, Masséna, Soult et Victor.

(1) 53 sénateurs avaient été exclus.

(2) Les comtes Maison, Dessolle, Latour-Maubourg, Belliard, Curial, le duc de Feltre.

(3) Les comtes Vioménil, de Vaudreuil, de Damas, le baïlly de Crusol, les marquis d'Harcourt et de Clermont-Gallerande.

(4) Mémoires du maréchal Marmont, duc de Raguse, &. VII, page 95.