La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

L'ABOLITION DE L'HÉRÉDITÉ 309 vier 1819, conseillait aux gentilshommes de « transporter leur théâtre dans leurs châteaux et d’y jouer à leur aise tous les rôles du répertoire héraldique devant leur livrée qui se contentera de rire sous cape. Si d’ailleurs ils ont soin que leurs anciens vassaux n'en sachent rien et que les pont-levis soient levés, 1ls ne seront pas sifflés. » A un membre de la droite qui lui demandait: « Qu'est-ce donc l'aristocratie ? », le général Foy a répondu : « L’aristocratie au XIX' siècle, c’est la ligue, c’est la coalition de ceux qui veulent consommer sans produire, vivre sans travailler, occuper toutes les places sans être en état de les remplir, envahir les honneurs sans les avoir mérités : voilà l'aristocratie ! » Et Royer-Collard vient de confesser : « Nous n’avons que des nobles et pas une aristocratie ».… Raffet dessine alors une assemblée de vieillards branlants, bossus, tordus, podagres, embarrassés de leurs basques, de leurs béquilles et de leurs croix : ce sont les Zncurables ; Daumier dresse, devant le Luxembourg enténêbré, le fantôme de Ney qui grave au fronton : Palais des Assassins. Contre la Chambre des pairs, contre la Cour des pairs, la caricature ameute ses pamphlets peints : l’imagination de la rue, de la rue Gui, bientôt soulevée, avertira les rêveurs politiques de l’urgence des problèmes SCCIAUX.