La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

ANNEXES 321

distance entre le tiers état et les deux premiers ordres, contribuerait à les désunir, favoriserait les abus, ete.

« Les susdits habitants pensent qu’on devroit séparer la grande Assemblée en deux Chambres, dont l’une seroit composée d'environ six cents membres, et l’autre trois cents, dans chacune desquelles on conserveroit la même proportion entre les députés de tous les ordres que dans la grande Assemblée, et qui ne différeroient entre elles que par le nombre et l’âge de leurs membres, de façon que l’une fût composée des soixantequinze plus vieux ecclésiastiques, des soixante-quinze plus vieux gentilshommes et des cent cinquante plus vieux députés du tiers état ; et l’autre, des six cents membres les moins âgés des trois ordres.

(... toute loi devant recevoir la sanction de la Chambre des vieillards, et la plupart des hommes, même de ceux qui ont été prodigues dans leur jeunesse, devenant économes en vieillissant, il est d'autant plus vraisemblable que cette Chambre ne votera que des dépenses nécessaires...

« Il est encore à présumer que l’effervescence des passions ayant fait place à la sagesse et à la prudence dans la plupart des membres de cette Chambre, elle retiendroit dans bien des occasions importantes, la vivacité de l’autre.

«Les susdits habitants pensent que les avis de cette Chambre de vieillards auroient une grande influence sur l'opinion publique et sur les résolutions de la puissance exécutive, non seulement à cause de la maturité de leurs conseils, mais encore parce que la balance de la propriété étant une des choses qui donnent le plus de poids à une assemblée, il est très probable qu'elle seroit au moins égale entre les deux Chambres, les vieillards étant ordinairement plus riches que les jeunes.

« Au reste, les susdits habitants se croient d'autant plus aütotorisés à proposer celle forme de gouvernement, que dans toute

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