La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

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LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

€ Il ya toujours dans un État des gens distingués par la naissance, la richesse et les honneurs ; mais s'ils étaient confondus parmi le peuple, et s'ils n’y avaient qu'une voix comme les autres, la liberté commune serait leur esclavage etils n'auraient aucun intérêt à la défendre, parce que la plupart des résolutions seraient contre eux. La part qu'ils ont à la législation doit done être proportionnée aux autres avantages qu'ils ont dans l'État, ce qui arrivera s’ils forment un corps qui ait droit d'arrêter les entreprises du peuple, comme le peuple a droit d'arrèter les leurs.

« Ainsi la puissance législative sera confiée et au corps des nobles et au corps qui sera choisi pour représenter le peuple, qui auront chacun leurs assemblées et leurs délibérations à part, et des vues et des intérêts séparés.

« Des trois puissances dont nous avons parl: (la puissance législative, la puissance exécutive des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exéeutive de celles qui dépendent du droit civil), celle des juges est en quelque façon nulle,

« Il n’en reste que deux, et comme elles ont besoin d’une puissance réglante pour les tempérer, la partie du corps législatif qui est composée de nobles est très propre à produire cet effet,

« Le corps des nobles doit être héréditaire. Il l'est premièrement par sa nature; et, d’ailleurs, il

faut qu'il ait un très grand intérêt à conserver ses

prérogatives odieuses par elles-mêmes et qui, dans un Etat libre doivent toujours être en danger.

« Mais comme une puissance héréditaire pourrait être induite à suivre ses intérêts particuliers et à oublier ceux du peuple, il faut que dans les choses où l’on a un souverain intérèt à la corrompre, comme les lois qui concernent la levée de l'argent, elle n’ait de part