La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

LA THÉORIE DE MONTESQUIEU 43

lorsqu'on Ôôte aux grands le respect des peuples... » (1. VITE, ch. VID) (1).

Il faut des rangs intermédiaires dans la monarchie ; mais il y faut aussi un dépôt de lois »(L. IF, ch. V). Ces lois devront travailler « à soutenir cette noblesse dont l'honneur est pour ainsi dire l'enfant et le père » et, notamment, la rendre héréditaire « non pas pour être le terme entre le pouvoir du prince et la faiblesse du peuple, mais le lien de tous les deux » (1. V, ch. IX). Or ce dépôt de lois ne pouvant « être que dans les corps politiques » (L. IT, ch. V), si la monarchie idéale, — qui est la monarchie britannique, — reconnaît l'autorité d’un Parlement, l'aristocratie devra être représentée dans ce Parlement par une Chambre distinete, parce que sa conservation propre étant assurée, elle pourvoira à l'intérêt de la couronne et à l'intérêt du peuple entre lesquels sa mission la rend intermédiaire.

(1) « Les dignités, faisant partie de la constitution fondamentale, seraient plus fixes qu'ailleurs, mais d’un autre côté, les grands, dans ce pays de liberté (Angleterre), s’approcheraient plus du peuple ; les rangs seraient donc plus séparés et les personnes plus confondues » (1. XIX, ch. XXVII).

S'agirait-il même d’une aristocratie, c'est-à-dire d’un régime où «la souveraine puissance est entre les mains d’un certain nombre de personnes » (Rome-Venise), « la meilleure aristocratie » étant (celle où la partie du peuple qui n’a point de part à la puissance est si petite et si pauvre que la partie dominante n'a aucun intérêt à l'opprimer », «les familles aristocratiques doivent donc être peuple autant qu'il est possible. » (1. IT, ch. IT.)