La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795
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que des applaudiffemens aux Adminiftrateurs Gene« vois !
Pour bien appréciér l’unique fens de cette Note Officielle qui afcandalifé toute la Suife, il faut favoir que, dans le nouveau langage des Girondins, depuis qu’ils font redevenus l'organe des Comités de Salut Public, la phrafe qu’on vient. de lire fignifie expreflément que, bien loin d’envifager la dernière révolution de Genève comme défavouée par leurs principes, c’eft= à-dire comme l'ouvrage de la terreur, ils font remplis de confidération pour fes auteurs ; que la Convention Françaïfe applaudit authentiquement à leur.conduite ; qu'elle reconnaît que les Syndics de Genève n’ont: fait que ce que les circonftances impérieufes leur prefcrivaient, & qu’elle leur tend une main fraternelle... Qui pourrait s’en étonner ? Qui plus que les Girondins eft intéreflé à jeter un voile fur les dé= faftres de la révolution à laquelle ils avaient condamné Genève? Certes, il leur eft bien plus permis qu’à Boufquet de ne les envifager que comme des accidens fêcheux, eux qu’on peut accufer d’avoir creufé, le 10 Août, le vafte tombeau où Robefpierre a englouti tant de victimes.
Un nouveau trait l’ emporte encore, s ñl eft pofible, fur l’indignité de cette communication. officielle de la Convention. Celle-ci. a fondé à grands fraix, dans le Département frontière de Genève, une vafté manufaéture d’horlogerie (1), d’où l’on adreffe journelle-
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* (1) La Convention Françaife n’a pas dédaigné de faîre de cette invitation l’objet d’un Décret’ folemnel ; & voici l'extrait dù dif.