La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

88 LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

posé que, tôt ou tard, l’idée collectiviste dût triompher, on comprend que ses apôtres s’autorisent du succès « durable » de la Révolution (1), au point de vue social, pour affirmer que la victoire socialiste serait durable aussi.

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Mais, cette Révolution, peuvent-ils l’invoquer autrement que pour crier à la bourgeoisie : On te fera ce que tu as fait ?

Je veux dire: toute bourgeoïse qu’elle fut, peuvent-ils se réclamer d'elle, comme théoriciens du socialisme ?

Assurément non, si l’on en croit les « libéraux ». Et contre les décrets ou les lois de circonstance votés par la Convention, ils appellent à leur aide d’autres lois, d’autres décrets, et surtout les principes, l'esprit de la Révolution. Elle fut profondément individualiste ! Sa grandeur est là. Elle affranchit individu !

Et ce n’est pas faux. Mais elle ne fut pas moins étatiste qu'individualiste. Alors ?

Sur deux points, les libéraux ont absolument raison :

Malgré ses mesures de salut public à caractère socialiste, comme celles dont j'ai parlé, la Convention ne fut pas moins attachée que la Consti-

(1) « La révolution bourgeoise a été durable... » (GABRIEL Device, le Capital, de Karl Marx, p. 57.)