La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

120 LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Plein d’une espèce d’admiration épouvantée pour ce qu’il appelait « le génie infernal de Robespierre », — c’est en réalité le génie même de la Révolution créant le gouvernement le plus concentré que la France aït connu, et en faisant fonctionner intrépidement tous les rouages, qu'il admirait ainsi. Et la preuve, c'est ce passage, où il y a, certes, des erreurs (et, selon nous, des excentricités de monarchiste et de croyant), mais dont le sentiment général est à retenir :

« Le gouvernement révolutionnaire endurcissait l'âme des Français, en la trempant dans le sang; il exaspérait l’esprit des soldats et doublait leur force par un désespoir féroce et un mépris de la mort qui tenaient de la rage. L’horreur des échafauds, poussant les citoyens aux frontières, alimentait la force extérieure, à mesure qu’elle anéantissait jusqu’à la moindre résistance dans lintérieur. Toutes les vies, toutes les richesses, tous les pouvoirs étaient dans les mains du pouvoir révolutionnaire ; et ce monstre de puissance, ivre de sang et de succès, phénomène épouvantable qu'on n'avait jamais vu et que sans doute on ne reverra jamais, était à la fois un châtiment épouvantable pour les Français et le seul moyen de sauver la France.

« Que démandaient les royalistes lorsqu'ils demandaient une contre-révolution telle qu'ils l’imaginaient, c’est-à-dire faite brusquement et par la force ? ils demandaient la conquête de la France,