La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

LA RÉVOLUTION, LA PATRIE ET L'HUMANITÉ 121

donc sa division, l'anéantissement de son influence et l’avilissement de son Roi, — c’est-à-dire des massacres de trois siècles, peut-être, suite infaillible d’une telle rupture d’équilibre (1). »

Et, plus loin, pour expliquer les succès militaires de la Révolution, ce mot décisif:

« Il faut toujours remonter au Comité de Salut public, qui fut un miracle, et dont l'esprit gagne encore les batailles. »

Un miracle, oui! au sens humain du terme. Miracle de politique vigoureuse, implacable, pour faire rendre à la France «une et indivisible », telle que l'avait proclamée un décret de septembre 1792, son maximum d'énergie vitale.

Et, puisque les détracteurs actuels de la Révolution aiment Auguste Comte, qu'ils relisent donc aussi, après cette page de Joseph de Maistre, l'éloge des Montagnards et des Jacobins dans le Cours de philosophie positive !

Avec quelle netteté Auguste Comte oppose « l'instinct pratique » des hommes de 93 et de 94 au « puéril orgueil des malheureux Girondins » entraînés vers une sorte de fédéralisme !

Certes, il hait Robespierre, « sanguinaire déclamateur, dit-il, érigé en souverain pontife » de l’Étre suprême ; mais « l’énergique Danton » ! le « noble, l'éminent Saint-Just... »! Et, du reste, peu importent ces antipathies ou sympathies pour tel ou tel personnage ; le vraiment grand

(1) Chapitre IT.