La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

122 LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

personnage de la Révolution, ce fut elle-même ; ce fut, pendant les guerres qui aboutirent aux traités de Bâle et de La Haye, la Convention et ses Comités ; et, loin de leur reprocher leur despotisme, comme il est si facile de le faire lorsqu'on ne réfléchit pas ou qu'on veut plaire à nos charmants libéraux et à nos élégantes libérales, Auguste Comte, franc admirateur « dela plus juste et de la plus sublime défense nationale », qualifie d’ « admirable » la « conception du gouvernement révolutionnaire », si bien adapté « à la nature éminemment transitoire du milieu social correspondant (1) ».

Nous devons nous rappeler, d’autre part, qu’en dépit de son ardent patriotisme, la France de 89 et de 90, la France d'avant la guerre et les bruits de guerre, fut décentralisatrice.

Elle le fut même au point de désarmer, ou à peu près, le pouvoir central. — Il est vrai que c'était surtout pour désarmer le Roi.

Elle créa les départements, sans penser à y mettre des préfets, comme nous dirions.

Toute l’organisation départementale, comme toute l’organisation municipale, fut élective.

La commune devint, en quelque sorte, la cellule autour de laquelle se développaient le district et le département.

(1) Cinquante-septième leçon.