La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

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le clergé réfractaire. Tel fut, du moins, le sentiment de l'Assemblée législative, qui venait de succéder à la Constituante (1° octobre). Pour le malheur de la Révolution, a/ea Jacta erat.

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La Constituante avait cependant bien débuté à l'égard de l'Église en laïcisant l'État et en abolissant les privilèges du clergé comme ceux de la noblesse. Elle avait même, dès le 41 août 1789, supprimé les dimes, — ces dimes si impopulaires et dont le produit annuel pour l'Église était évalué à 70 millions de livres. Et, le 2 novembre suivant, elle avait osé décréter : « Tous les biens ecclésiastiques sont à la disposition de la nation. » Sans doute elle ajoutait : « A la charge de pourvoir, d'une manière convenable, aux frais du culte, à l'entretien de ses ministres, au soulagement des pauvres, sous la surveillance et d’après les instructions des provinces » ; et, par là, elle s’engageait donc à créer, comme nous dirions, un budget des cultes; et cela encore nous explique qu’elle n'ait pas fait la séparation, Cette nationalisation des biens de l’Église n’én demeure pas moins, pour l'historien, pour le philosophe social, quelque chose d'énorme. Bien entendu, c’est un point où nos adversaires font rage. Taine, on peut le dire, écume, mais, vous le pensez, en dialecticien toujours habile à filer un raisonnement, et en écri-