La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

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LA RÉVOLUTION ET LA QUESTION SOCIALE 71

ni voulu être une révolution religieuse. Au fond, ce qu'il lui reproche, c’est de n’avoir pas substitué au catholicisme le protestantisme. Et voilà comment chacun de ces grands historiens, apportant, avec un tour d'esprit trop littéraire, sa philosophie propre d'un événement aussi vaste et complexe que la Révolution, en a plus ou moins faussé le sens.

Taine a réagi contre leur romantisme et idéologisme; et, par une documentation ostentatoire © — qui n’est souvent qu'un trompe-l’œil — il a pu sembler et beaucoup mieux informé et uniquement épris du Vrai, Mais, en réalité (j'en ai déjà donné plusieurs preuves), il ne fut pas moins littéraire que ses illustres prédécesseurs ; il ne fut pas moins subjectif : il le fut même bien davantage, avec son âpre haine, souvent, inintelligente, et son pessimisme aussi romantique, après tout, que l'optimisme idéaliste d’un Michelet!

Rappelonus-nous la préface de son troisième volume. Il cite un passage de Clément d’Alexandrie sur les animaux-dieux de l'Égypte, puis s’éerie : « Il n’est pas. besoin d’aller en Égypte et de remonter si haut en histoire pour rencontrer le culte du crocrodile : on l’a vu en France à la fin du siècle dernier. » — « Âu bout de trois ans », les principes de 1789 « ont amené le crocodile dans le sanctuaire et l'ont installé derrière le voile d’or, sur le tapis de pourpre... C’est en sa qualité de : bête malfaisante et de mangeur d'hommes qu'il