La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

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est devenu dieu ». Image dont la violence politicozoologique suffirait pour mettre en garde tout esprit sérieux, si la passion contre-révolutionnaire n’était plus forte que la raison chez nombre d'hommes ou de femmes ravis d’une exégèse si métaphoriquement simpliste.

Dans son volume sur l'Ancien régime, il a, sans doute, — examinant les causes de la Révolu- tion, — consacré deux chapitres à la misère de la France paysanne au dix-huitième siècle; et ces deux chapitres, — soixante pages, nourries de faits, de chiffres, — sont bons. Ils le seraient, du moins, s’il y avait ajouté une étude digne de ce nom sur les Cahiers de 1789 : car ces Cahiers, c’est le grand document épars où s’entend la voix même de la France disant ce qu’elle voulait. Mais il en a tiré tout juste — pour l’acquit de sa conscience ? — quatre pages ! Et l’érudit qui, jusqu'à présent, a le mieux étudié ces textes décisifs (1), M. Edme Champion, a facilement prouvé que Taine y avait seulement jeté Les yeux.

Or, à propos de l'ouvrage de M. Champion (2), un critique qui n’est pas, Je, le veux, un détracteur de la Révolution, mais qui, cependant, aime à se dire « aristocrate », M. Emile Faguet, a écrit : « La Révolution, dans les vœux des hommes qui Vont commencée, c’est une révolution purement économique et administrative. Elle n’a rien; de

(1) On ne cesse pas d'en publier. (2) La France d'après les cahiers de 1789.