La Serbie

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Grâce à M. Kuhne, écrivait M. A. Gauvain dans sa préface au livre « Les Bulgares points par eux-mêmes », personne ne va plus avoir d’excuse pour défendre la cause bulgare. A l'instar de M. A, Gauvain, on peut dire à présent qu'après la dernière brochure de M. Kuhne et grâce à lui personne ne va plus javoir g’excuse pour défendre les prétentions bul-

gares sur la Macédoine serbe ét grecque.

M. D. M:

L'offre de paix bulgare

— Ma réplique —

Dans le numéro du 18 mai de La Serbie, J'avais répondu à la demande que m'avait adressée l'Agence bulgare de Sofia, en m'invitant à dire le nom du personnage bulgare, ami et confident du roi Ferdinand et du ministre-président Radislavalf, qui avait fait la dernière tentative en vue d'une paix séparée de la Bulgarie.

Donnant suite à la demande bulgare, j'ai précisé dans des termes aussi clairs que possible que le personnage en question était: M: Chipkoff, le gros fabricant d'essence de rose de Kasanlik (Bulgarie). J'avais encore ajouté que le gouvernement allié auquel l'agent bulgare s'adressa sur l’ordre de Sofia était le gouvernement des Etats: Unis et J'ax même indiqué quelques conditions Fosées par la Bulgarie comme prix pour sa Séparation d'avec l'Allemagne. :

Après avoir satisfait aussi complètement à la demande de l'Agence officielle bulgare, J'avais exprimé le désir tout à fait légitime que le gouvernement de Sofia ne tarde pas à expliquer si l'ciire bulgare faite au commencement de l'année 1918 avait pour but de tromper Washington, ou bien si elle 6tait basée sur la résolution sérieuse de Sofia de se séparer de l'Allemagne. Le gouvernement de Sofia mis en demeure de se prononcer s’est trouvé, il faut le reconnaître, dans une siluation embarrassante, Voilà ce qu’il a répondu, par la presse allemande (voir la « Kôlnische Zeitung» du 25 mai) et par la presse bulgare (voir l«Echo de Bulgarie» du 25 mai):

«Un Journaliste serbe, Marcovitch, prétend dans la «Gazette de Lausanne» que {a Bulgarie a tail à la Serbie', durant l'été 1916, des propositions de paix qui comportaient la cession par la Serbie du territoire oxmpris entre la rivière Timck et le Danube, le payement d’une indemnité de guerre et Je règlement de la question de la Macédoine d'une façon raisonnable. Marocvitch ajoute que ces proposilions furent faites par le ministre de Bulgarie à Berne M. Passarof et un négociant bulgare résidant en Suisse.

Ces prétendues révélations sont bien symptematiques de l'état d'âme qui règne actuellement chez les Serbes émigrés. En effet, à l'époque dent il s'agit, la Bulgarie n'avaït à Berne qu'un chargé d'affaires et son représentant actuel est le deuxième ministre plénipotentiaire accrédité par elle,

La légende d'une proposition de paix bulgare à la Serbie ne peut done être que lexpression d'un désir de ses auteurs. » ;

Voilà la façon dont les Bulgares éclairent le public! Il est vrai que l’Agence bulgare m'a pas osé envoyer un tel communiqué à la presse suisse, mais elle a eu ‘le courage de berner son. alliée, la presse allemande, par cette insoutenabla blague.

Pour nous, l'affaire est close. Nous avons tenu à dévoiler publiquement une manœuvre bulgare et nous l'avons fait sur la foi de documents irréfutables. Invitée à se prononcer sur nos affirmations, l'Agence bulgare, À la façon purement crientale, a répondu en démentant quelque chose que perscnne n'a affirmé. Cet aveu indirect nous suffit, et le public saura à quoi s’en tenir.

Dr. L. Marcoviren.

1 C'est nous qui soulignons.

LA SERBIE

Les Bulgares et le congrès de Rome

L’' « Echo de Bulgarie » commente, dans le numéro du 27 avril, le congrès des nationalités à Rome, de la façon suivante:

« Ce congrès est appelé, on ne sait trop pourquoi, «congrès des nationalilés opprimées par l’Autriche-Hongrie ». La présence des Serbes et des Roumains justifiet-elle une pareille qualification, et À cause de la présence dle ceux-là ne faudrait-il pas donner au congrès de Rome le nom de: congrès des -peuples oppresseurs ?

« Faisons parler les faits, ce qui est toujours le meilleur système. ‘

« Il est vrai que l’histoire, a placé sous la couronne des Habsbourg un certain nombre de Serbes, mais ils n'y ont jamais été opprimés. Depuis plus d'un siècle, ‘äüls ont une vie nationale intense. C’est chez eux qu'a commencé la renaissance morale et littéraire de leur race. Rien na gêné leur progrès el la manifeslation de leur vitalité. Ils possèdent une église inélépendante, un c'ergé national, des écoles, des journaux, des sociétés culturelles de toutes sortes. Politiquement, ils bénéficient de tous les avantages d'une vie libre; ils sont organisés en partis, élisent des députés, ont des clubs politiques. Il est vrai qu'ils n’ont pas les formes extérieures de l'indépendance; mais ils en possèdent: la jouissance de fait.

« Les Roumains de Hongrie sont dans la même situation. Eux aussi ont une organisation nationale et politique, leurs écoles, leur presse, leurs associations culturelles, leurs coopératives, leur participation au Parlement. Les progrès de toutes sortes qu'ils ont- réalisés montrent qu'ils jouissent en Transylvanie d’une plénitude ‘de vie nationale. »

Puisque, d’après l’officieux bulgare, es Serbes et Roumains ne sont pas du tout opprnimés, ce sont alors sûrement les Magyars et les Allemands qui gémissent sous le joug serbe, tchèque et roumain dans la Monarchie dualiste !!

La Bulgarie et la Grèce

L'Agence hellénique du Dr: Spyris, à Arosa, publie l'entrefilet suivant:

Dans des interviews avec les représentants de plusieurs journaux de Berlin le ministre ‘des finances bulgare, M. Tonichew, qui séjourne actuellement à Berlin, a fait quelques communications sur la paix avec la Roumanie et ‘en esl venu à parler aussi de la Serbie et dela Grèce comme ‘suit: «Si la Bulgarie, par l’annexion de territoire serbe jusqu'à la Morava (1) ce qui est son but politique déterminé, ‘obtenait une frontière commune avec la Hongrie, elle gagnerait aussi ‘une adhésion plus étroite au groupe des centraux. Quant à la Grèce, la Bulgaie n’a pas contre elle des intentions de conquête, après avoir pris possession de Serès et de Cavalla (11), parce que la population de ces deux villes parle bulgare (11). C'est pourquoi elle ne pense non plus à marcher sur Salonique, s’il ne lui sera pas imposé. »

Mais la région de Serès et de Cavalla est grecque et doit le rester, non seulement parce

. qu'elle est habitée par une population grecque,

que M. Tontchew veut désigner comme bulgare, ce qui est bien étrange, mais encore parce que cette sclulibn est exigée par les principes de l'équilibre, par les besoins vilaux de la Grèce, par la nécessité d'établir une paix durable (dans les Balkans, et par les intérêts des puissances centrales, de la Turquie et de la Bulgarie même, qui ne peuvent souffrir un affaiblissement de l'épine dorsale (continentale de la Grèce. Par

sa Situation politique, géographique et stratégique, en effet, la Grèce est destinée À jouer toujours un rôle important dans le futur Orient. "

Du reste, il y a des conventions définies, qui n'autorisent nullement M. Tontchew à parler de la possession de la région grecque de la Macédoine orientale, et qui imposent aux puissances

centrales le devoir de restituer les parties en

queslion au gouvernement légitime de la Grèce, qui ne doit jamais être identifiée avec le gouvernement vénizeliste. »

‘Il reste à voir «si les Bulgares se laisseront Éémouvoir par ce pleurnichage ‘un peu tardif. Heureusement pour la Grèce que ises autres fils ne pensent pas attendrirm les Bulgares par les arguments que ceux-ci ne comprennent pas, et qu'ils sont décidés à défendre, les armes à la main, les Lerres grecques. :

Une conférence sur les Yougoslaves

Vendredi 27 Juin aura lieu à Ja Maison du Peuple, à Lausanne, une scirée publique et gratuite, soùs le patronage ‘ 3 Millicud, prof. à l'Université, André Mercier, prof. à l’Université, Maurice Muret, professeur, Louis Pellet, prof. à l’Université, Oscar Rapin, avocal et Maurice Barbey, avocat, de Montreux et le Comité des Etudiants Yougo-Slaves.

La soirée comprendra une conférence de M: Henri Sensine, prof. sur la question des Slaves d’Autriche-Hongrie (Yougo-Slaves) et des allocutions de MM. André Mercier et Benjamin Vallation, Apirès la conférence, M. Henri Sensine fera défiler sur l'écran une série de vues photographiques sur la retraite de l'armée serbe à travers les montagnes de lAlbanie.

Nouvelles de Serbie

Légations serbes à Copenhague et à Christiania

La nouvelle légation de Serbie pour le Danemark et la Norvège vient d'être installée à Copenhague. Le ministre résident est M. lé Dr Miloutin Yevanoviteh, ci-devant directeur au ministère des Altaires étrangères de Serbie. Nous sommes infcrmés que M. Yovanovitch, à déjà remis, en présence de S. M. la reine, ses lettres de créance à S.M. le roi du Danemark, qui a témoigné un vif intérêt pour Ja Serbie, pour Ia famille royale serbe, ainsi que pour la lutte héroïque et les aspirations nationales du peuple serbe, L'accueil aussi aimable a été fait à notre légation de la part du ministère des Affaires étrangères à Copenhague. Un, rédacteur du « Politiken,» s’est rendu auprès de M. Yovaniovitch et l’a interviewé. M. Yovanvitch lui à fait connaître les sympathies de notre peuple pour le Danemark, car, nous autres Serbes, nous n'ignorons pas la plaie de «l'Alsace-Lorraine danoise », Il lui a exposé en traits généraux les aspirations de la Serbie tendant à la délivrance du peuple yougoslave tout entier du joug austromagyar. «Les Danois, à dit entre aiütres le ministre serbe, sont, comme nous, un petit peuple

qui tient à son indépendance. C’est pourquoi vous .

devez pouvoir comprendre que dans cette guerre qui nous à été imposée, nous .combattons pour notre délivrance et notre indépendance. La question yougoslave n’a pas été créée pendant cetta guerre, ainsi que quelques politiciens de professicn semblaient le croire. Yougoslaves signifie simplement Slaves du Sud, et ils ‘se présentent dans l’histoire sous trois noms: les Serbes, les Croates et les Slovènes. Mais ils sont un seul et même pouple parlant la même langue, ayant les mêmes traditions et les mêmes aspirations nationales, »

Les troupes serbes en Macédoine

Le ccrrespondant particulier du «Times» qui a visité le front serbe en, Macédoine, écrit entre autres :

«L'armée serbe ne demande qu’à combattre pour la grande cause, et cela malgré que l’Autriche emploie tous les moyens possibles pour y développer l'esprit défaitiste. Ainsi il-se trouve en arrière de chaque compagnie bulgare des

La politique en Autriche-Hongrie |

der MM. Maurice : ; z à en le maintenant exclusivement

Samedi 22 Juin 1918 — No22

|

agents autrichiens qui ne doivent pas fombattre, mais viennent seulement de temps en temps dans les premières tranchées pour y parler de paix avec les soldats serbes. Cette manœuvre n'a qu'un effet: une plus grande activité de l'artillerie ,

* Les illusions austro-magyares

La « Neue Zurcher Zeitung » du 29 mai publie un article de son correspondant autrichien, intitulé «!Le dualisme et Je sub-dualisme ». Le correspondant autri. chien nous y propose, très généreusement, une Solution magyare de notre ques. tion nationale el celte solution consisterait, selon lui, en un sub-dualisme. Si lan teur n'avait pas voulu se donner la peine . « de nous expliquer le sens de celle expres. sion énigmatique, personne n'y Comprendrail rien. Or, ce « sub-dualisme » Serail une Ssiluation où l'Autriche renoncerail À sa domination sur les provinces yougo. slaves au profil de la Hongrie seule, Ia: quelle À son tour accorderaït une espèce " d'autonomie au peuple serbo-crcato slovène,

SOUS Son

joug. Une pareille proposition de résoudre la ‘question yougoslave ne mérile aucune attention sérieuse et nous ne la publions qu'à lilre de curiosité pour montrer combien peuvent être naïfs les politiciens auslro-magyars dans leur zèle exalté de maïnlenir en esclavage un peuple entier. . Il est superflu de dire que les Yougoslaves déclineront sans façon loules proposilions venant de Vienne ou de Budapest concernant la solution de leur quiestion nationale, car ces propositions sont émises exprès ‘pour compliquer et embrouiller la question yougoslave, si simple de par sa nature. La question yougoslave est une question ‘internationale, qui recevra, en l’union avec la Serbie, sa solution définitive au Congrès de la paix.

Les Magyars perdent leur temps, en s'imaginant que c'est Budapest qui décidera de la Yougoslavie.

LES ÉVÉNEMENTS DANS LES BALKANS

Bulgarie

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Comment les Bulgares disposent des territoires serbes

Un sieur Strachimiroff écrit dans l'organe du

ministère Je la guerre bulgare, les «Voéni Izvestia», du 16 mai, sur la Serbie orientale, les lignes suivantes : : «Nous avons le traité selon lequel la région ‘de Morava nous appartient. Le sens du traité ne prête à aucun doute et notre foi en nos alliés reste inébranlable. Jusqu'à présént, nous avons accompli nos bobligations el. mous le ferons jusqu'au bout. Par conséquent, a conclusion qui s'impose est celle-ci: Au fond, la quéstion de Morava n'existe pas f»

La récompense des mercenaires

La «Kambana»s du 7 mai publie le caompte rendu ‘d’une conversation que ‘le directeur de ce Journal, M. K,. Stantchoff, a eue avec Îe secrétaire d'Etat à l'Office allemand des Affaires Etrangères, lors üe son passage à Sofia. Après avoir rappelé les assurances que la Dobroudya sera attribuée à la Bulgarie, M. Sianichofl termine | ainsi son rapport : ‘ £

« Ensuite notre conversation, a traité des autres questions balkaniques dans l'examen. desquelles M. le secrétaire Etat n'a pas laissé le moindre doute que la Bulgarie recevra tous les terriicires et indemnilés qui lui ont été promus, par les traités comme récompense pour sa lutte contre la Serbre et la Grèce.

L'«Ech> de Bulgarie» du 10 mai, en repmoduisant cette déclaration, a souligné fortement le passage final sur les récompenses. Le mercenaire tient à son salare, c’est entendu. .

om

FEUILLETON

L'UNIVERSITÉ DE BELGRADE

aux Professeurs des Universités des États alliés

IT

A lavenir, la politique intérieure de l'Autriche-Hongrie semble devoir être plus néfaste encore à la liberté des Yougoslaves (Serbes, Croates et Slovènes) qu'elle ne létait avant la guerre. lAllemagne redoublant d'énergie pour maintenir et renforcer le caractère allemand et magyar de la Monarchie habsbourgeoise. Le bioc économique et politique de l’Europe centrale (Mitteleuropa) dans la forme envisagée par les dirigeants allemands, existait en réalité dès avant la guerre. ainsi que la route de Bagdad. |Cet (état de choses recevrait une sanction complète et la consécration définitive si l'Autriche est maïntenue telle qu’elle était avant la guerre. sh oar |

L’Autriche, dont l'Allemagne s’est emparée lors de cette guerre pour en faire une vassale docile et soumise aussi bien militairement qu'économiquement, restera sous l’influence absolue de l'Allemagne, qui veillera à ce que le pouvoir n'échappe jamais aux Allemands d'Autriche et aux Magyars qui. dans cette guerre, ont élé ses auxiliaires précieux et le resteront. Car lAllemagne est, avec raison, convaincue qu'ils sont les seuls en Autriche-Hongrie dont elle puisse solliciter l'appui. En outre, tout son passé l’atteste, l'Autriche ne souffre pas le voisinage immédiat et direct de petits Etats nationaux. Deux ans avant la grande guerre seulement, l'Autriche a adressé à la Serbie, pour on ne sait trop quelles futilités et «quelles peccadilles, cinq ultimatum successifs la menaçant toujours de déchaîner la guerre au cas où la Serbie f$e

déroberait, Bien que le sixième ultimatum eût reçu une réponse en tous points satisfaisante, la guerre éclata néanmoins. ; ù

La mentalité des dirigeants austro-hongrois. dont les traditions se perdent dans la nuit des temps, et qui a toujours évolué dans un sens opposé aux aspirations des nationalités. ne peut être modifiée. Si, par conséquent, à l’avenir, les Serbes, les Croates et les Slovènes restent liés à l’Autriche, ils y subiront à nouveau toutes les vexations du passé. Ils ne pourront plus les supporter et ce sera la cause de criseÿ nouvelles. La paix future qui mettra un terme à cette#guerre, dévra concilier toutes les aspirations nationales justifiées Lant au point de vue économique que social et politique. C'est 1à une condition sine qua non de la conclusion d’une paix durable après la plus épouvantable et la plus sanglante des guerres que lhistoire ait connue, Ce résultat ne pourra être! acquis que-si diverses communautés politiquies s'organisent au gré des nations. e. |

Les Yougoslaves (Serbes, Croates et Slovènes), guidés par leurs puissantes aspirations vers la liberté nationale, se sont loujours imposé de durs sacrifices, et jont toujours lutté pour les iäées démocratiques. Doués d’aptitudes économiques et intellectuelles toutes particulières, possédant une consciences nationale très développée, ils ne pourront se considérer comme satisfaits et devenir le pivot de la paix et le centre de tous les progrès économiques et-intellectuels dans la presqu'île balkanique que s'ils recouvrent leur-lüiberté entière. Ils ne peuvent la trouver que dans un Etat national absolument libre. D'ailleurs, le peuple serbe la mérité dans la mesure la plus large, car, au cours de doute son histoire, il a passé par iles plus pénibles épreuves dt fait les sacrifices les plus lourds dans les lultes incessantes awil a dû soutenir pour le maintien de son existence. :

La Serbie, qui a loyalement lulté pour la liberté de

{oule sa nation, pour cet idéal que les neprésentanis autorisés de l'Angleterre, des Etats-Unis et de la France ont déclaré sacré, pour ce but qui les à entraînés dans la guerre, da Serbie. qui, dans cette lutte, a sacrifié un bon tiers de sa population et toutes ses inslitutions civilir satrices péniblement créées au cours d'un siècle, sera complètement anéantie si elle ne retrouve que ses fronlières de 1914 et si elle ne réussit pas à grouper autour d'elle, en un -Etal commun et libre, ‘tous ses frères {de même race qui le désirent ardemmient et qui ont supporté, pour la réalisation de cet idéal, des sacrifices immenses el sanglanis. Dans-la mémoire de tous, pour ne citer qu'un exemple, lest encore vivace le souvenir du crime commis par lAutriche-Hongrie l’an 1908 en s’appropriant définitivement deux provinces serbo-croates: la Bosnie el l’'Herzégovine, en dépit d’un traité récent. Mais, même réparation intégrale de ce crime et la restauration de la Serbie de 1914 avec la Macédoine serbe et les autreS régions libérées du joug ennemi, momentanément sous là domination de l’adversaire, ne serait qu’une réalisation partielle du programme national, réalisation toujours insuffisante pour un développement libre et paisible. Seule M la réunion de tous les pays yougoslaves réparerait lin iustice commise envers notre peuple. Et cette réunion de tous les Serbes. Croates et Slovènes en un seul Etat libre Simpose dabord pour des raisons dé justice puré à l'égard de la Serbie, Celle-ci, bien qu'épuisée par les deux guerres précédentes «et disposant de moyens minimes, à plus d’une année durant, tenu seule le front des Balkans: refoulant les invasions autrichiennes et a, à la grande salisfaction de tout le peuple serbo-croalo slovène et de pie Alliés. infligé deux défaites fameuses à la très a élons no l'ennemi. Cette union est one naines de LP° : es intérêts politiques, moraux el

, a future Société des Nations. :

- Le Recteur : G. M. STANOÏÉVITCH.